L'Unicem annonce que le "frémissement" perçu au printemps s'est confirmé pendant l'été : les professionnels des granulats et du béton ont enregistré un léger raffermissement des livraisons. L'activité reste cependant en deçà de ce qu'elle était voilà un an.

C'est "la bonne surprise de l'été" pour l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem) : le secteur a constaté un léger mieux en étudiant les données provisoires des mois de juillet-août 2013. Les professionnels auraient enregistré un "raffermissement des livraisons de granulats et de béton prêt à l'emploi même si la conjoncture du béton demeure plus hésitante", précise l'Union. Car l'activité des granulats a augmenté de 3,9 % par rapport au trimestre précédent et de 1,9 % par rapport à la même période en 2012. Pour le BPE, là encore, les livraisons ont augmenté (+2,7 %) mais elles restent toutefois inférieures au niveau qu'elles atteignaient voilà un an (-0,9 %). La contraction de l'activité, qui était de plus de 6 % au premier trimestre 2013, a été ramenée à 3,4 % sur les sept premiers mois de l'année. "Mais le clivage demeure marqué entre les matériaux", détaille l'Unicem : "Si le recul est plus modéré s'agissant des adjuvants, du BPE, voire du ciment, il est en revanche bien plus sensible pour les produits en béton, les mortiers et les tuiles et briques".

 

L'activité est donc portée par les travaux publics, eux aussi en progression (+3,8 % entre juin et juillet), mais encore largement en dessous des chiffres de 2012 (-7 %). Du côté des marchés signés, qui dessinent les perspectives d'activité, le mois de juillet a certes marqué un rebond, mais ils demeurent inférieurs de 9,2 % par rapport à l'an passé, une période qui avait été marquée par le contrat de contournement Nîmes-Montpellier. "Les professionnels du secteur ont noté un léger redressement de leur activité au deuxième trimestre", tient à préciser l'Unicem qui estime que cette tendance devrait se poursuivre au 3e trimestre. "Mais la conjoncture reste difficile : la baisse attendue de dotations de l'Etat en 2014, les capacités d'autofinancement réduites et l'approche de l'échéance électorale, incitent les collectivités à plus d'attentisme", analyse l'Union. Les carnets de commandes seraient donc très inférieurs à la normale, avec 7 mois de visibilité pour le gros œuvre et le second œuvre.

 

Un nouveau repli à craindre
Du côté de la construction, le nombre d'appartements commencés a augmenté de 1,1 % et s'avère être près de 6 % supérieur au taux de mai-juin-juillet 2012. En cumul, sur les sept premiers mois de l'année, 197.000 ont été mis en chantier et la FFB table sur un chiffre annuel compris entre 330.000 et 340.000 logements, un chiffre inférieur de 3 % à celui de l'an passé. "Les données relatives aux permis de construire ne décrivent hélas pas la même tendance (…) les résultats de l'enquête Insee menée en juillet auprès des promoteurs ne permettent pas d'envisager une franche amélioration", déclare l'Unicem. Les mesures annoncées pour soutenir la construction (secteur HLM, réforme des plus-values immobilières, loi Alur, instauration des Plans locaux d'urbanisme intercommunaux) ne suffiront sans doute pas à doper le marché résidentiel. Mais face à la légère reprise de l'activité, l'Union a remonté ses prévisions pour 2013 à -1 % pour les granulats et -3 % pour le BPE. "Pour 2014, la prudence reste de mise, dans un contexte où la conjoncture du bâtiment, et plus encore celle des TP, restera marquée par la faiblesse des reports de croissance". Un nouveau repli serait donc à craindre.

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