Près d'un tiers des TPE et PME françaises du BTP connait un déficit dans sa trésorerie. Un chiffre en forte progression par rapport à 2012, selon la 3e édition du baromètre "Actualité des entreprises du BTP" établi par KPMG et l'IFOP. Pour une majorité des dirigeants interrogés, le salut viendra des nouveaux marchés : BBC, développement durable et accessibilité.

La détérioration de la conjoncture se confirme : selon les chiffres publiés par le groupe d'audit KPMG, les petites et moyennes entreprises (moins de 50 salariés) connaissent de plus en plus de difficultés. Environ 29 % des dirigeants interrogés indiquaient, au mois d'avril, que leur trésorerie était déficitaire, soit 17 % de plus qu'en février 2012. Ils sont moins nombreux à déclarer une situation bénéficiaire (28 %, -15 %) et sont 42 % à estimer se situer à l'équilibre (-3 %). Les entreprises de la menuiserie et de la serrurerie seraient les plus touchées, avec 36 % de cas de déficit. "La dégradation de la trésorerie dans les entreprises est due à une baisse de l'activité combinée à l'allongement du crédit client et à la réduction du crédit fournisseur. L'activité des mises en chantier sur les 12 derniers mois est préoccupante. Pour autant, des dispositions gouvernementales ont été mises en place pour aider les entreprises à mieux recouvrer leurs créances", analyse Annie Chauzu, responsable du réseau Entrepreneurs du Bâtiment chez KPMG.

 

La prudence reste de mise
Interrogés sur l'avenir et l'évolution au cours du 2e semestre de l'année 2013, la situation est mitigée : 27 % estiment que la situation de leur trésorerie va encore s'aggraver, tandis que 22 % pensent qu'une amélioration est possible, surtout dans le secteur de l'aménagement et de la finition. Les entreprises comptent maintenir leurs prix de vente dans 68 % des cas (et même 77 % pour la serrurerie et 84 % pour l'ingénierie-architecture). Certaines (21 %) prévoient de baisser leurs prix de vente, et très peu (10 %) envisagent au contraire de les augmenter. De même, les prévisions d'embauche sont en berne : seuls 10 % des dirigeants prévoient d'accroître leurs effectifs dans les six mois (13 % dans le gros œuvre, et 29 % dans les plus grosses entreprises qui comptent déjà de 20 à 49 salariés). Pour Annie Chauzu : "Les décisions des chefs d'entreprise reflètent leur prudence face à une activité atone et à une visibilité maussade de l'avenir sur les mises en chantier. La loi Inter-générationnelle et la transformation des ANI par la loi de Sécurisation de l'emploi devraient être des éléments favorisant la confiance dans le recrutement, car elles visent la flexibilité du travail et l'évolution des compétences par (…) la mise en place d'un compte personnel de formation".

 

Se tourner vers de nouveaux marchés
Pour lutter contre la crise, nombreux sont les dirigeants à vouloir miser sur les nouveaux marchés du secteur de la construction : bâtiments basse consommation (31 %), développement durable (31 %), accessibilité pour les personnes à mobilité réduite (21 %), domotique (8 %)… Ils sont 81 % à vouloir en profiter et 61 % à considérer que ces thématiques constituent des leviers de croissance. A noter que les entreprises franciliennes (54 %) et celles d'architecture-ingénierie (47 %) se montrent moins convaincues de l'effet positif d'investissements réalisés sur ces nouveaux marchés. Les motivations évoquées pour l'entrée sur de nouveaux marchés sont principalement la demande de clients ou de prospects, l'utilisation de compétences du personnel ou la diversification de l'activité.

 

Méthodologie de l'étude IFOP :
Pour le baromètre semestriel, 401 dirigeants d'entreprises (représentatifs des sociétés comptant de 1 à 49 salariés) ont été interrogés par téléphone, sur leur lieu de travail, entre le 18 et le 22 avril 2013, sur leur activité et sur les perspectives de développement.

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