Environnement, regroupement des organismes, place des logements sociaux dans la Ville et même un éventuel changement de dénomination pour les HLM... seront au coeur des débats du Congrès de l'Union nationale HLM, qui se tient, à Toulouse, jusqu'à dimanche.

Le mouvement HLM se met à l'heure de l'environnement. L'Union Nationale décidé de placer son congrès annuel, qui s'ouvre jeudi à Toulouse, sous le thème du développement durable et de l'accélération des opérations de démolition et reconstruction des ensembles les plus délabrés.

Vers une nouvelle dénomination

Pour redorer l'image des "habitations à loyers modérés", largement écornée après les dernières élections municipales, Michel Delebarre, président de l'Union des organismes de constructeurs de logements sociaux, a même évoqué pour la première fois la possibilité de changer le terme de HLM.
"Les HLM signifient tours, barres, quartiers discriminés. C'était une époque. Le logement social a une image tout à fait différente et mieux vécue que celle des HLM", a-t-il déclaré en restant malgré tout très vague sur une éventuelle nouvelle dénomination qui risquerait de provoquer des remous parmi les différents acteurs du logement social, très attachés à la notion historique de HLM.

Améliorer le cadre de vie

Sous le thème fédérateur de "développement durable", notion parfois considérée comme floue, M. Delebarre a souligné que, dans le contexte du logement, il s'agissait en fait d'orientations précises dont l'objectif est d'améliorer le cadre de vie.
Les HLM, qui logent près de 13 millions de personnes dans quelque 3,7 millions de logements, sont souvent montrées du doigt comme étant des lieux contribuant à la violence et à l'origine du sentiment d'insécurité.
"La notion de développement durable peut jouer un rôle pour faire évoluer cette image négative. Le fait d'améliorer la qualité de construction avec des matériaux adaptés à l'environnement, respectueux de la santé et du bien-être et moins consommateurs d'énergie, aura un effet favorable sur les quartiers", a souligné M. Delebarre.
Mais, a-t-il ajouté aussitôt, "on ne peut demander au logement social de résoudre ce que la société ne peut résoudre".

La décentralisation : un enjeu majeur pour les HLM

La place des HLM dans le paysage urbain et dans la nouvelle notion juridique d'"agglomération" sera également, pour la deuxième année consécutive, un thème central du congrès.
En tant qu'ancien ministre de la Ville et ardent défenseur de la décentralisation, le président de l'Union a rappelé son attachement aux prises de décisions autonomes. "Faisons confiance à ceux qui ont la responsabilité des territoires", a-t-il indiqué, ajoutant par ailleurs que "plus on décentralisera plus on se retrouvera avec des acteurs qui veulent faire bouger les choses".

Une nécessaire restructuration

Le regroupement des organismes HLM - également à l'ordre du jour du congrès - sera lui aussi déterminant pour " faire bouger les choses ". Certaines familles du mouvement HLM, comme les sociétés anonymes de HLM sous l'impulsion de Jacques Berké, prennent déjà des initiatives dans ce sens. Sans aller si loin, l'Union nationale HLM souhaite aussi un regroupement des intervenants trop petits, suivant d'ailleurs les regroupements de communes de plus en plus fréquents. Reste le problème des hommes et de leurs privilèges. " Il est vrai que certains présidents ont l'âge de leur patrimoine " lance Michel Delebarre, sous la forme d'une boutade riche en signification.
Un des enjeux de ces regroupements est d'accélérer les opérations de démolition-reconstruction, devenues des éléments incontournables de la politique de la ville.
M. Delebarre chiffre à 30.000 ces opérations qui devraient être entreprises chaque année pour un coût de 4 à 6 milliards de francs (609,80 à 914,70 millions d'euros).
Sur ce point, il devrait rencontrer une oreille attentive de la part du nouveau secrétaire d'Etat au Logement, Marie-Noëlle Lienemann, qui s'est déclarée d'ores et déjà très favorable à ces opérations. Actuellement les démolitions concernent environ 6.000 à 7.000 logements par an.
"Vouloir réussir la ville avec le logement social, cela coûte cher", a conclu M. Delebarre, une remarque directement destinée à l'attention des pouvoirs publics, dont bon nombre de représentants seront présents à Toulouse.

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