POLÉMIQUE. Alors que la partie commerciale du projet de modernisation de la gare parisienne a été validée par la Commission nationale d'aménagement commercial, une tribune d'architectes d'urbanistes et de chercheurs s'élève à nouveau contre cette programmation.

Le 10 octobre dernier, la Commission nationale d'aménagement commercial (Cnac) a rendu un avis favorable au volet commercial de la modernisation de la Gare du Nord, en faveur de l'extension des surfaces ad hoc. Un feu vert sur lequel les opposants à l'actuel projet ne sont pas près de s'arrêter. Les signataires à l'origine d'une première tribune à l'encontre du projet Gare du Nord ont à nouveau dégainé le 17 octobre 2019 dans Le Monde.

 

"Nous persistons et (re) signons. Ce projet doit être revu en profondeur", affirment les pétitionnaires où figurent toujours les noms de Jean Nouvel, Ariella Masboungi, Patrick Bouchain et Pierre Veltz. Des multiples réponses de la SNCF, Ceetrus ou encore de l'Etat, les signataires les jugent "trompeuses" sur le volet commercial.

 

"La halle sera bel et bien défigurée par les passerelles et les dalles", postule la tribune, appelant à donner "le meilleur" à la Gare du Nord, c'est-à-dire "de l'espace retrouvé, du vide, de la fluidité, de la simplicité, de la lumière, de la sobriété, de la frugalité même". "Nous le savons bien, le vide coûte alors que le plein rapporte", concluent ces derniers. Dans ce projet mené par SNCF Gares & Connexions aux côtés de la filiale d'Auchan Ceetrus, "ce sont les commerces par leurs loyers qui permettent de financer les travaux", avait rappelé à l'AFP le patron de la SNCF Guillaume Pépy.

 

Un modèle économique que la Ville de Paris, par la voix de son adjoint à l'urbanisme Jean-Louis Missika, avait proposé de changer. Dans une tribune co-écrite avec la maire du 10e arrondissement Alexandra Cordebard, il avait avancé l'idée d'un "financement public de cette rénovation", affirmant que la municipalité était "prête à assumer sa part aux côtés de l'Etat et de la région Ile-de-France".

 

Une invitation déclinée par la présidente de région Valérie Pécresse : "Je ne suis pas prête à augmenter le passe Navigo ou à créer des taxes pour satisfaire des considérations de campagne électorale à Paris", avait-elle répondu dans une interview au Monde.

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