Les études sur les honoraires de syndic n’en finissent plus de pointer les abus. Cette fois, c’est le magazine Le Particulier qui enfonce le clou en publiant à son tour une enquête qui dénonce «un manque de transparence» et des «facturations abusives».

Les syndics risquent décidément d’avoir du mal à se défaire de leur mauvaise réputation.

Depuis l’avis du CNC (comité national de consommation) préconisant plus de transparence tarifaire, les études mettant en causes les pratiques de la profession s’accumulent. Dernière en date, celle du mensuel Le Particulier*d’après lequel «les honoraires dits de gestion particulière se multiplient. Ils concernent trop souvent des tâches qui relèvent de l’ordinaire, pour lesquelles le syndic perçoit déjà des honoraires dits «de gestion courante» ou "forfait de base». Les auteurs du dossier établissent par ailleurs un deuxième constat selon lequel «il est difficile de savoir combien a finalement coûté le syndic dans l’année.»

Opacité criante
Le mensuel pointe du doigt un certain nombre de dysfonctionnements. La gestion du carnet d’entretien par exemple, «n’est clairement incluse dans les honoraires de gestion courante que dans 46,6% des copropriétés» . Un «manque de clarté» d’autant plus contestable que, selon le magazine, 22.5% des copropriétaires interrogés ne sont pas en mesure de dire si cette prestation est incluse ou non dans les honoraires de gestion courante. Même chose concernant les formalités liées au changement de syndic puisque 46.6% des copropriétaires interrogés sont dans l’incapacité de répondre à la question posée. Les autres sont 30.2% à déclarer que le syndic facture la prestation en dehors du contrat de gestion courante et seulement 23.2% à préciser que leur syndic inclus le service au sein du contrat cadre.
Le Particulier attire par ailleurs l’attention du lecteur sur «les postes à surveiller attentivement». Parmi lesquels par exemple, l’imputation des consommations individuelles d’eau, la gestion des sinistres assuré, ou encore, la présence du syndic aux AG en dehors des heures ouvrables.

Interrogée par l’AFP, la confédération nationale des administrateurs de biens (CNAB) a pour sa part jugée cette enquête «prématurée». Pour cette organisation professionnelle, l’enquête «a été réalisée début 2008, beaucoup trop tôt pour que l’ensemble des syndics ait le temps de soumettre de nouveaux contrats qui prennent en compte l’avis du comité national de la consommation». Gageons que la prochaine enquête leur laissera le temps de revoir leurs tarifs.

*Le magazine a mis ses lecteurs copropriétaires à contribution en leur envoyant un questionnaire de 138 questions relatives à la facturation des services des syndics. Pas moins de 980 personnes y ont répondu et s’est sur la base de ces questionnaires que l’étude a été menée.

actionclactionfp