Le groupe français d'appareillage électrique Schneider Electric, qui vient annoncer mercredi une baisse significative de son chiffre d'affaires en 2002, prévoit pour cet exercice une marge opérationnelle "de l'ordre" de celle réalisée en 2001.

Schneider "aura ainsi réussi à améliorer sensiblement sa performance opérationnelle au second semestre, grâce aux premiers effets de ses plans" d'amélioration de la productivité, a déclaré son Pdg, Henri Lachmann, cité dans un communiqué. La marge opérationnelle du groupe avait atteint 11,4% en 2001 et 10,8% au premier semestre 2002.

Sur l'ensemble de 2002, le chiffre d'affaires de Schneider s'est élevé à 9,061 mds EUR, en recul de 7,8% par rapport à 2001. Au cours du seul quatrième trimestre 2002, les ventes ont diminué de 8,5%, totalisant 2,217 mds EUR.
A périmètre et taux de change constants, la baisse du chiffre d'affaires est de 5,2% sur l'année et de 2,5% sur le dernier trimestre.

Les ventes publiées mercredi sont inférieures aux attentes des analystes financiers. L'estimation médiane du consensus établi par le cabinet JCF Group en regroupant les prévisions de 22 analystes annonçait un chiffre d'affaires annuel de 9,151 mds EUR, en repli de 6,9% par rapport à 2001.

Au quatrième trimestre, les marchés du groupe sont "restés décevants dans les pays développés", même si les commandes sont en "légère amélioration", a indiqué Schneider, qui a aussi été pénalisé par la hausse de l'euro.

Le groupe a de nouveau beaucoup souffert en Amérique du Nord, où ses ventes ont chuté de 17,8% au quatrième trimestre pour tomber à 572 millions d'euros (soit 26% du chiffre d'affaires total). Elles ont baissé de 6% à données constantes.

Dans cette zone, les "quelques signes de reprise" constatés au troisième trimestre "n'ont pas été confirmés", a indiqué Schneider, précisant que le marché du bâtiment non résidentiel s'est encore dégradé, alors que la progression du résidentiel s'est ralentie.

En Europe, première zone d'activité du groupe qui y réalise environ la moitié de son chiffre d'affaires, les ventes ont baissé de 4,5% au quatrième trimestre, à 1,182 md EUR (-5% à données constantes). Elles ont plongé de 10,5% en France, principalement à cause d'une baisse dans la moyenne tension.

Dans le reste du monde, le chiffre d'affaires a reculé de 5,6% au quatrième trimestre, à 463 M EUR. Mais les ventes y ont progressé de 8,9% à données constantes, conservant "un rythme de croissance soutenu, notamment en Chine et dans la région Pacifique", a précisé le groupe.

Les analystes ont relevé les difficultés renouvelées de Schneider en Amérique du Nord. Les chiffres du quatrième trimestre sont "particulièrement mauvais" en Amérique du Nord, a insisté CIC Securities, rappelant que "sur la même période, Rexel (groupe français de distribution de matériel électrique, ndlr) enregistrait un recul limité à 0,8%" à données constantes.

La faiblesse des ventes en France au quatrième trimestre place le groupe "a priori très en dessous des tendances du marché", a estimé de son côté BNP Paribas, qui envisage de réviser à la baisse ses estimations pour Schneider sur 2003/04.

Le groupe s'est fixé comme objectif une marge opérationnelle à 14% en 2004 pour un chiffre d'affaires de 12 mds EUR. Il vise 5% de gains de productivité par an à partir de 2004, soit un montant annuel de 325 M EUR.

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