Le 26 janvier dernier, les 32 salariés de la tuilerie Imerys Terre Cuite de Blajan (Haute-Garonne) apprennent que l'usine doit fermer ses portes en raison d'une surcapacité de production. Après avoir interpellé direction et élus locaux, puis constitué un comité de soutien au mois de mars, les représentants du personnel ont poursuivi leur mobilisation en se rendant vendredi 8 juin au ministère du Redressement productif afin d'y chercher un soutien.

La menace de fermeture de l'usine Imerys Terre Cuite de Blajan (Haute-Garonne) plane depuis le début d'année et l'annonce, par l'industriel, d'une surcapacité de production de tuiles canal sur un marché en déclin. Le groupe, qui ne souhaite pas procéder à des licenciements économiques mais à des reclassements, envisage le regroupement des activités de l'usine avec celle de Saint-Geours-d'Auribat, dans les Landes, à 180 kilomètres de là. Mais les 32 salariés ne l'entendent pas de cette oreille et multiplient, depuis le 26 janvier 2012, les discussions et actions de mobilisation. Après avoir constitué un groupe de soutien au mois de mars, les représentants du personnel, accompagnés d'élus locaux (dont le maire de Blajan, Jean-Bernard Castex, et la vice-présidente du Conseil régional, Carole Delga), ont fait le déplacement jusqu'à Paris, afin de rencontrer un responsable du ministère du Redressement productif.

 

Sentiment d'injustice
C'est le conseiller du ministre Arnaud Montebourg, John Palacin, qui a reçu les délégués de Blajan en leur déclarant : « Il faut chercher tous les moyens possibles et existants pour s'opposer à la fermeture ». Les salariés seraient ressortis soulagés de l'entretien de plus d'une heure qui leur a été accordé. Les élus, pour leur part, espèrent que le ministère mettra tout en œuvre afin d'apporter le meilleur soutien possible. Ils s'indignent particulièrement du fait qu'avant d'annoncer son intention de fermer l'unité de production locale, Imerys avait obtenu l'autorisation d'exploiter une carrière d'argile de 15 hectares (60.000 tonnes/an) en disant vouloir pérenniser l'unité de Blajan. « Imerys a une réserve d'un demi-siècle pour alimenter d'autres usines », s'émeuvent-ils.

 

Une situation qui apparaît comme une injustice aux employés qui estiment que la société, largement bénéficiaire, n'a pas réalisé les investissements nécessaires pour la production d'un autre modèle de tuile, qui permettrait d'envisager une autre solution que la fermeture pure et simple. Mais pour Imerys, cette solution ne pourrait se faire qu'au détriment d'un autre site. Une porte-parole du groupe, contactée ce lundi, a estimé qu'il était « prématuré de réagir : Imerys va reprendre contact avec les délégués du personnel et faire avancer le dossier dans la semaine ». Rappelons que la société, emploie plus de 16.000 salariés dans 240 sites industriels implantés dans 47 pays. En 2011, elle a généré un chiffre d'affaires de 3,675 milliards d'euros, dont 28 % pour la division « Matériaux et monolithiques » dont dépend la tuilerie. Cette seule branche emploie 4.200 personnes sur 40 sites, implantés dans 16 pays.

 

Résultats du 1er trimestre 2012 et perspectives :
Imerys se targue d'un premier trimestre 2012 solide, avec un chiffre d'affaires en hausse de 10,4 % par rapport au 1er trimestre 2011, et un résultat opérationnel courant en progression de 8,9 %. La situation financière du groupe est restée saine avec un endettement stable à 47 % des fonds propres consolidés.

 

Concernant la seule branche « Matériaux et monolithiques », la tendance du marché a impacté les ventes : la baisse des mises en chantier et constructions de logements individuels neufs en raison des aléas climatiques, a entraîné un repli de -6 %. Mais les activités « Réfractaires monolithiques », dont la demande dans la sidérurgie, la pétrochimie et le ciment est stable, ont rattrapé le chiffre, en limitant la baisse à -0,8 %.

 

Quant aux perspectives, le début du 2e trimestre 2012 n'ayant pas montré de changement de tendance significatif, le groupe table toujours sur un environnement macro-économique contrasté. Imerys entend s'appuyer sur son portefeuille diversifié, sur une gestion stricte de sa trésorerie et sur une stratégie de développement, notamment dans les métiers du talc, ou dans les proppants.

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