Des salariés de Lafarge Ciments ont bloqué lundi à l'aube les quatorze cimenteries du groupe, afin de protester contre la fermeture d'une usine dans l'Yonne.

«A l'appel de quatre organisations syndicales, tous les sites Lafarge Ciments de France seront bloqués le Lundi 6 Juin 2011 à partir de 4h du matin pour une grève reconductible et pas un kilo de ciment ne sortira des usines», commente le communiqué de la FNSCBA (Fédération Nationale des Salariés de la Construction Bois Ameublement). En effet, ce mouvement d'une durée indéterminée, qui a débuté à 4h lundi matin, a été lancé par une intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFTC), qui accuse la direction, suite à la fermeture de l'usine de Frangey (Yonne), d'avoir pour objectif de fermer plusieurs sites. «Lafarge est en train de laisser mourir ses sites français alors que sa rentabilité se situe autour des 30%, nous dénonçons cette stratégie», a expliqué Sylvain Moreno, délégué CGT. Pour les syndicats, «il s'agit d'une volonté sans faille de Lafarge Ciments de fermer des usines très rapidement».

 

Lafarge ne tient pas compte des rumeurs de fermeture de plusieurs sites en France et explique la particularité du site de Frangey et les raisons de sa fermeture. «L'usine est en surcapacité dans un marché local de petite taille, et peut difficilement s'adapter à l'évolution des besoins en nouveaux ciments, car le site est difficile d'accès pour l'apport conséquent de nouveaux matériaux, à faible empreinte environnementale. Cette usine est également la plus petite de Lafarge Ciments, avec le coût de production le plus élevé et un faible taux d'utilisation de four», souligne Marc Eskenazi, directeur conseil affaires publiques et communication de crise du groupe. Et d'ajouter : «Cette usine, c'est 74 salariés. Lafarge s'engage à trouver une solution pour tous, afin qu'il n'y ait aucun licenciement. Lafarge Ciments se mobilisera pour un traitement social et local exemplaire.»

 

La direction de Lafarge Ciments, qui a évalué le taux de grévistes à 51%, a précisé que, sur les 19 sites industriels en France, les 10 cimenteries étaient bien bloquées, ainsi que 4 stations de broyage sur 9. Une réunion entre les dirigeants de Lafarge et le comité d'entreprise du groupe est prévue mercredi.

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