Alors que ce projet est placé sous les feux de l'actualité judiciaire en France, les Chinois jurent qu'il n'est pas entaché de corruption.

Lundi, sous un ciel azur d'une rare limpidité, dans une capitale chinoise souvent enrobée de nuages de pollution, des centaines d'ouvriers parmi les 5.000 bâtisseurs du Grand Théâtre National de Chine s'affairaient autour et à l'intérieur de l'immense bulle de titane qui regarde Zhongnanhai, le quartier général du régime communiste.
A quelques encablures de la place Tiananmen, en plein coeur de Pékin, le chantier ne semble pas perturbé par le récent accident mortel d'un terminal de Roissy, ni par l'enquête judiciaire qui fait peser des soupçons de corruption sur le projet a constaté un journaliste de l'AFP. Pourtant, les deux projets ont un dénominateur commun : l'architecte français Paul Andreu.

"Cet accident n'aura pas de répercussions sur notre chantier qui va continuer d'avancer normalement selon le programme prévu", déclarait Wang Zhengming, le porte-parole chinois du projet, au lendemain de l'effondrement d'une partie du toit du terminal 2E de l'aéroport parisien.

Lundi, M. Wang se voulait aussi catégorique, réagissant aux éventuelles irrégularités qui auraient été commises dans l'octroi du chantier de l'Opéra de Pékin à la société Aéroports de Paris (ADP) et à Paul Andreu, son ancien salarié.
"Il n'y a pas eu de corruption dans l'attribution du projet", a-t-il indiqué à l'AFP.
Selon M. Wang, l'appel d'offres a duré 18 mois et les différentes propositions ont été examinées dans les règles.

Si cet épisode judiciaire ne semble pas de nature à stopper des travaux bien avancés à Pékin, elle n'en jette pas moins une nouvelle ombre sur un édifice à l'histoire mouvementée.

Commencée en 1999, la construction de l'Opéra de Pékin qui jouxte le Palais du Peuple (siège du parlement) avait été suspendue pendant 18 mois à la suite d'une polémique. Certains hommes politiques, architectes et intellectuels pékinois trouvaient ce projet de trois salles sous un même toit trop futuriste et trop coûteux.

Après un arbitrage au plus haut niveau de l'Etat, la construction reprenait en décembre 2001. Elle doit s'achever à l'automne 2005 pour, normalement, clore en musique les années culturelles croisées entre la Chine et la France.

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