MARCHÉ DE L'IMMOBILIER. L'idée répandue selon laquelle les acquéreurs de résidences secondaires viennent d'une autre région - souvent l'Ile-de-France - est remise en cause dans une étude de l'Insee, qui s'est penché sur le cas breton.

Les résidences secondaires en Bretagne, un sujet de plus en plus polémique dans une région au parc immobilier souvent en tension, sont essentiellement détenues par des ménages eux-mêmes bretons, plutôt aisés et âgés, indique une étude publiée début mai par l'Insee. Une affirmation qui met à mal l'idée selon laquelle des hordes de parisiens auraient opéré une razzia sur le littoral breton, à la suite des confinements liés à la pandémie.

 

Selon le focus de l'Insee, les résidences secondaires représentent 12% de l'ensemble des logements en Bretagne (233.600 au total), une proportion qui grimpe à 16% dans le Morbihan et 14% dans les Côtes-d'Armor, contre 9% en moyenne en France métropolitaine. Cela place la Bretagne au 4e rang des régions françaises dans ce domaine, derrière la Corse, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Occitanie, a souligné Tristan Picard, chef du service études de l'Insee en Bretagne, en présentant à la presse cette analyse.

 

Des résidences principalement littorales

 

Spécificité de la région, deux tiers des résidences secondaires sont situées à moins de deux kilomètres du rivage, la proportion la plus élevée de France, relève M. Picard. C'est aussi le cas pour la bande littorale située à moins de 500 mètres de la côte, où s'élèvent 40% des résidences secondaires bretonnes. Parmi les championnes des résidences secondaires, on trouve la communauté de communes de Belle-Ile-en-Mer (Morbihan) avec un taux de 50%, celle de la Côte d'Emeraude (Dinard et communes voisines) avec 35% et celle d'Auray-Quiberon avec 31%.

 

Autres spécificités des résidences secondaires bretonnes : elles sont plutôt grandes (31% font plus de 100 m2 et 45% comptent plus de six pièces) et majoritairement anciennes (40% construites avant 1945, 33% entre 1946 et 1984).

 

Les Parisiens loin derrière les Bretons

 

Concernant les détenteurs de ces résidences, si le cliché du Parisien n'est pas totalement infondé, ce sont surtout les Bretons eux-mêmes qui en profitent : 43% des propriétaires ont leur résidence principale également en Bretagne (très majoritairement dans le département où ils vivent) contre 30% domiciliés en Ile-de-France. Les propriétaires étrangers (7% en Bretagne contre 10% pour l'ensemble de la France métropolitaine) sont majoritairement Britanniques (53%), Allemands (12%) ou Belges (10%).

 

Les ménages propriétaires de résidences secondaires bretonnes sont souvent nettement plus aisés que la moyenne : 22% d'entre eux ont un revenu disponible annuel supérieur à 80.000 euros. A titre de comparaison, en 2018 le revenu disponible annuel médian des ménages français était de 30.620 euros, selon l'Insee. Sur l'ensemble des détenteurs, 68% sont âgés d'au moins 60 ans et 41% d'au moins 70 ans.

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