Aucun secteur d'activité ne semble épargné par la crise. Cette fois, c'est le marché de la réhabilitation des sites et des sols pollués qui pourrait montrer un fléchissement. Selon une récente étude du cabinet Xerfi, la situation économique pourraît entraîner la paralysie des chantiers de dépollution. Explications.

Suite à la crise, différents secteurs montrent des signes de faiblesse. Selon une récente étude du cabinet Xerfi, celui de la réhabilitation des sites et des sols pollués est également en proie aux doutes.

 

Si l'enquête note que près de 450.000 sites sont en attente de dépollution, la crise devrait ralentir le processus. Et les experts de Xerfi d'ajouter qu'il devrait y avoir «une pression accrue sur les tarifs des prestations des spécialistes», notamment pour le désamiantage.

 

En effet, Industriels et collectivités locales pourraient ralentir certains projets. Résultat : les perspectives de croissance devrait «se tasser» par rapport à la période faste de 2003-2010. Si entre 2003 et 2011, le taux de croissance annuel moyen a progressé de 6,4%, le chiffre d'affaires n'augmentera que de 3% par an en valeur en 2012 et en 2013, selon Xerfi. Afin d'anticiper ce ralentissement, Xerfi propose trois axes de développement.

 

Des solutions pour endiguer le tassement
Tout d'abord, il préconise «l'émergence de technique de dépollution moins chères et innovantes». Pour cela, il propose de réaliser des essais en conditions réelles (sites ateliers, démonstrateurs technologiques…) pour tenir au courant les opérateurs sur les techniques disponibles. Ensuite, Xerfi évoque le développement de l'activité des entreprises françaises à l'étranger, avec entre autres, l'obtention de chantiers en Europe où de nombreux sites industriels nécessitent une dépollution. Enfin, la mise en place d'outils méthodologiques avec la création d'observatoires, la mise en commun de données, etc.

 

La dépollution plus attrayante que le désamiantage
Entre le désamiantage et la dépollution des sols, l'étude Xerfi annonce la couleur : le deuxième segment est plus avantageux et représente 6 fois le montant des travaux de désamiantage en valeur : «Ils sont bien plus attrayants pour les entreprises en quête de relais de croissance», note Xerfi. Ce sont des filiales des grands groupes qui sont portées sur ce secteur comme Veolia Environnement ou Suez Environnement.

 

De leur côté, les chantiers de désamiantage, qui sont moins nombreux, sont plus sujets à la concurrence : «Ce segment, composé d'entreprises artisanales issues des travaux de construction, de démolition ou d'isolation est clairement moins attractif que celui de la dépollution des sols», selon l'analyse de Xerfi.

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