La FFB, qui réagissait à la mise en examen de deux dirigeants d'une grosse entreprise d'Ille-et-Vilaine dans une affaire de travail clandestin, estime qu'il est impossible de vérifier que chaque ouvrier sur chaque chantier est bien en règle.

La Fédération française du bâtiment (FFB) a exprimé lundi son inquiétude après le démantèlement d'une filière de travail clandestin dans le milieu du BTP dans l'Ouest et apporté son soutien à l'entreprise SA Cardinal, dont deux dirigeants ont été mis examen dans cette affaire.
"Le coup porté à Cardinal (300 salariés), outil de production indispensable pour le bassin d'emplois du pays de Redon, est préjudiciable à l'ensemble de la profession", a affirmé lors d'une conférence de presse Thierry Danjou, président de la FFB en Ille-et-Vilaine (770 adhérents et 11.300 salariés).

Se plaignant d'une "pénurie de main d'oeuvre chronique", la FFB 35 estime que "le recours à une main d'oeuvre étrangère compétente est aujourd'hui nécessaire dans certains métiers, notamment ceux du gros oeuvre".
Mais, se défend-elle, "les pratiques d'intermédiaires peu scrupuleux rendent difficile, voire impossible la vérification par l'entrepreneur que chaque ouvrier sur chaque chantier est bien en règle".
En conséquence, la FFB plaide pour une "coordination" entre les professionnels, l'Etat, les collectivités locales, les organismes sociaux et l'administration pour "réglementer et contrôler la sous-traitance".

Une dizaine de personnes, dont le PDG de la SA Cardinal - qui est aussi maire de Mernel, la commune où cette société est basée - et son adjoint, des sous-traitants et un intermédiaire ont été mises en examen le 21 novembre à Rennes notamment pour "recours au travail dissimulé" ou "dissimulation de salariés".
L'enquête a mis en cause 14 entreprises sous-traitantes employant 104 salariés turcs, dont au moins 45 n'étaient pas déclarés. Certains ne disposaient pas de titre de travail voire de titre de séjour.
Ces sous-traitants faisaient parfois appel à de la main-d'oeuvre clandestine recrutée en région parisienne et logée en Bretagne, pour partie payée de la main à la main et sans respect de la durée légale de travail.

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