Après «l’atterrissage en douceur», la baisse des prix de l’immobilier se confirme. La Fnaim, qui a présenté mardi ses chiffres trimestriels, faisait état d’une baisse des prix à la vente de l’ordre de 2,9%. La Fnaim ne se veut pourtant pas alarmiste et estime que la baisse ne devrait pas dépasser les 5% cette année.

«Ce n’est pas le retournement qui a surpris mais sa brutalité», commentait mardi René Pallincourt, le président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), en présentant l’étude trimestrielle de la fédération. Les prix des logements à la vente ont baissé de 2,9% dans l’ancien par rapport au trimestre précédent, et «la stabilisation des prix qui avait prévalu au premier semestre est clairement interrompue». Quant aux logements neufs, leurs stocks sont en «hausse très rapide».

Sur un an, la baisse des prix est de 2,6%, et ce sont les maisons qui sont le plus affectées : -5,9%, contre +0,7% pour les appartements. Les prix sont donc orientés à la baisse au troisième semestre, «mais les variations sont importantes selon les types de logements et les régions», note la Fnaim. Ainsi, dans le grand Ouest, les prix baissent en moyenne de -0,3% sur un an, mais on observe une baisse de 1,7% pour les maisons et une hausse de 2,2% pour les appartements. Dans le Sud-Est, les prix sont en baisse de 1,1% en glissement annuel. C’est donc sans surprise que la «tendance baissière devrait continuer au quatrième trimestre», mais celle-ci «ne devrait pas dépasser les 5% cette année», selon René Pallincourt. En 2009, l’ajustement devrait, en revanche, être «plus marqué», de l’ordre de 10%. Les prix à la location, pour leur part, sont en hausse de 2,4% en glissement annuel, soit 2,6% pour les appartements et 1,8% pour les maisons.

Changer les habitudes
Reste aux professionnels à convaincre les vendeurs que la période d’euphorie est passée : «On observe chez les vendeurs une résistance à la baisse», explique René Pallincourt. «Il est difficile de leur faire comprendre que nous ne sommes plus en 2007». Selon la Fnaim, l’attitude des professionnels a aussi changé. Devant l’allongement des délais de vente des biens immobiliers, les agents sont plus réticents désormais à prendre un bien surévalué dont son propriétaire refuse de baisser le prix, par crainte de voir le bien rester des mois en stock sans être vendu. «Le marché a fait la part belle aux vendeurs pendant dix ans, on assiste peut-être maintenant à un renversement au profit des clients», expose Emmanuel Parot, analyste financier pour la société Gilbert Dupont. D’autant que selon Christian Cremer, président de Meilleur taux, «il n’y a pas de politique de la part des banques visant à réduire l’accès au crédit». Cependant, dans le climat économique actuel, «les marchés les plus modestes sont désolvabilisés et évincés du marché».

Vers des fermetures d’agences ?
Quant à la baisse d’activité et la question de la fermeture d’agences, René Pallincourt rappelle que le nombre de carte professionnelle a explosé au cours de la dernière décennie. «On a vu 10.000 nouvelles agences immobilières ouvrir au cours des dix dernières années», rappelle-t-il. La Fnaim estime donc que la crise immobilière n’entraine pas de fermetures. René Pallincourt concède tout de même que «ceux qui sont les plus fragiles devront peut-être licencier du personnel. Il n’y a aucune raison que le secteur de l’immobilier ne soit pas touché par la crise. Mais on ne peut pas encore parler de fermetures».


Marché contrasté en Ile-de-France
Alors que le nombre de ventes a plongé de 12,4% au cours du deuxième trimestre en Ile-de-France, les prix des logements anciens se sont stabilisés (en hausse de 1,2%) par rapport à la même période en 2007, selon l'Indice Notaires/Insee publié mardi.
Les prix se sont stabilisés au cours du deuxième trimestre 2008. En moyenne annuelle, l'indice des prix au m2 progresse de 6,6% contre 7,6% un an avant, mais les évolutions sont contrastées. Ainsi, les prix des appartements anciens à Paris ont évolué de +10,1% en glissement annuel avec une hausse de 2,4% à 6.580 euros/m2 en moyenne au deuxième trimestre. Mais ils ont baissé de -0,4% dans la grande couronne, et les ventes, ancien et neuf confondus, ont chuté de 12,4% sur un an à 43.132 transactions.
Avec AFP

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