En publiant son 7e rapport annuel sur le logement, la Fondation Abbé-Pierre jette un pavé dans la mare de la campagne électorale en annonçant que trois millions de personnes sont touchées par le mal-logement en France. Le rapport précise également que cette population est de plus en plus diversifiée.

Alors que le logement est curieusement absent des débats de la campagne présidentielle, la Fondation Abbé-Pierre qui rendait public son 7e rapport se demande si "les choix de société qui (nous) seront proposés" donnent à la question du logement des plus démunis "toute la place qui doit être la sienne".

L'association estime que trois millions de personnes sont touchées par le mal-logement en France et que cette population est de plus en plus diversifiée.

On trouve bien sûr les sans-domiciles, estimés par l'Insee à 86.000 hommes et femmes, mais la Fondation Abbé-Pierre recense également 200.000 personnes hébergées durablement en hôtel, qui recourent à un habitat de fortune ou sont hébergées par des parents ou des amis. S'y ajoutent un demi-million de personnes vivant en habitat temporaire et précaire, et deux millions habitant dans des logements dépourvus du confort sanitaire de base.

Pour y remédier, la Fondation Abbé-Pierre suggère de "fixer un horizon - celui du droit au logement - (...) en créant un véritable outil de service public national du logement". Elle souhaite également la création d'un "ministère du Développement social urbain et des territoires" et de nommer dans chaque département un "sous-préfet au développement urbain".

La Fondation recommande d'accroître l'offre de logements sociaux loués par les organismes HLM en rachetant des habitations au parc privé, et encourage la création d'une promotion privée de logements à vocation sociale.

La Fondation reprend l'idée de Marie-Noëlle Lienemann et propose aussi d'adapter les aides aux personnes en progressant vers la "couverture logement universelle", qui permet de mutualiser une partie du risque locatif.

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