La Pologne a annoncé lundi soir qu’elle refusait l'accord européen sur les taux réduits de TVA proposé par l'Autriche. A la FFB et à la Capeb, c’est la consternation. Mais rien n’est encore définitif. Bercy affirmait lundi soir que «les négociations continuaient».

Seule contre tous ! La présidence autrichienne de l'UE a confirmé l’information lundi matin : la Pologne a bloqué lundi un accord européen qui prévoyait de prolonger jusqu'en 2010 des taux réduits de TVA sur un certain nombre de services comme la rénovation des logements.

«Après avoir pesé tous les éléments, le gouvernement polonais maintient sa position négative sur le projet présenté par la présidence autrichienne», a indiqué dans une déclaration écrite la ministre des finances Zyta Gilowska. «En prenant sa décision le gouvernement a pris en compte les intérêts des citoyens polonais et les besoins de notre pays», a-t-elle ajouté. «Notre décision n'est pas du tout dirigée contre les citoyens des autres pays membres de l'UE».

Pour sa part, Bercy expliquait hier soir : «Rien ne change. Les négociations continuent. Thierry Breton a eu au téléphone son homologue autrichien Karl-Keinz Grasser. La présidence autrichienne intensifie ses contacts avec la Pologne», a indiqué un porte-parole du ministère français de l'Economie et des Finances.

Consternation chez les professionnels du Bâtiment
Ce refus est «catastrophique» et risque d'entraîner la destruction de 250 000 emplois, a affirmé pour sa part Christian Baffy, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). «La Pologne vient de prendre une décision d'une extrême gravité seule contre 24 pays européens», a souligné M. Baffy. «Quand on aura une position définitive de l'Europe cela va se traduire par des destructions massives d'emplois», a-t-il insisté, ajoutant qu'il attendait «une position très claire au niveau de la Commission européenne». M. Baffy a précisé qu'il serait reçu mardi matin par Matignon à ce sujet, en expliquant que les entreprises de sa fédération «ont besoin de savoir ce qu'ils peuvent dire à leurs clients» et quel taux de TVA facturer.

Même réaction à La Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) qui s'est déclarée «consternée». «Nous sommes extrêmement déçus par cette décision. On ne s'y attendait pas, et nous trouvons assez désagréable que ce genre d'informations soit donnée par la Pologne et pas par la présidence de l'Union européenne», a déclaré à l'AFP Jean Lardin, le président de la Capeb. «Nous attendons maintenant que la présidence de l'UE et la Commission européenne nous disent si vraiment cela met fin à l'expérimentation sur les taux réduits de TVA, et nous attendons de voir ce que dit le ministère de l'Economie», a-t-il ajouté.

actionclactionfp