Pour favoriser la filière française, en perte de vitesse depuis le moratoire de fin 2010, le gouvernement a décidé de créer un tarif de rachat spécifique plus élevé pour l'électricité solaire produite à partir de panneaux fabriqués dans l'Hexagone. Effet d'annonce ?

C'est lors de son déplacement à Bourgoin-Jallieu (Isère), sur le site de l'usine Photowatt, que le Chef de l'Etat a annoncé la création d'un tarif de rachat spécial pour le PV produit à partir de panneaux « made in France ».

 

« Il va y avoir un tarif plus élevé, d'au moins 10%, quand l'électricité sera produite à partir de panneaux fabriqués en France, c'est-à-dire à partir de 60% de valeur ajoutée produite en France », a confirmé Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie. Soutenir la filière française et créer des emplois, telle est la volonté du gouvernement qui souhaite contrer l'importation massive de panneaux en provenance de Chine notamment. « C'est le dernier maillon d'un dispositif qui se met en place qui est de produire de l'électricité renouvelable mais en créant des emplois en France », a-t-elle ajoutée.

 

Un décret publié dans quelques semaines
Venu annoncer le sauvetage imminent de Photowatt, Nicolas Sarkozy a indiqué mardi aux syndicats la mise en place de ce nouveau dispositif, présenté comme « la création d'un tarif qu'on peut appeler 'à l'italienne' car les Italiens le font déjà », selon les mots de NKM. Les choses devraient aller vite a priori, puisqu'un décret devrait être publié « d'ici à quelques semaines ». Et la ministre d'ajouter : « Il y a des contraintes légales qui font que cela ne se fait pas comme ça, du jour au lendemain, mais cela peut être relativement rapide ».

 

A quelques semaines des élections présidentielles, cette décision devrait satisfaire une filière malmenée depuis le fameux moratoire de décembre 2010, dont la baisse des tarifs de rachat par EDF avait entraîné la faillite de nombreuses petites entreprises du secteur photovoltaïque. Accusé par les professionnels d'avoir tué la filière, le gouvernement entend maintenant « donner un coup de pouce à l'industrie française », a expliqué NKM.

 

Mardi soir, le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et le Groupement français des professionnels du solaire photovoltaïque (SOLER) annonçaient avoir pris bonne note de cette décision d'une bonification de 10% du tarif. « Si cette mesure semble aller dans le bon sens, nous attendons d'être informés des modalités que le gouvernement va proposer pour la mettre en oeuvre », ont déclaré Jean-Louis Bal et Arnaud Mine, les présidents du SER et du SOLER. A suivre...

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