Dans une interview au journal Le Monde, Henri Lachmann, PDG de Schneider Electric dont la fusion avec son concurrent Legrand a été bloquée par Bruxelles, "assume" cet échec et n'envisage pas de démissionner. Tout en de poursuivant sa stratégie, il souhaite un "maximum de temps" pour se désengager de Legrand.

"Nous souhaitons disposer du maximum de temps et de souplesse pour réaliser notre séparation dans les meilleures conditions", indique M. Lachmann, qui "assume" cet échec et n'envisage pas de démissionner. "J'assume totalement le revers de Legrand. Mais démissionner serait, à mes yeux, une abdication, voire un abandon", a en effet déclaré Henri Lachmann dans une interview au journal Le Monde date de mardi 30 octobre.

En revanche, le PDG de Schneider a refusé de commenter la démission de Didier Pineau-Valencienne du conseil d'administration de Schneider Electric, le 19 octobre. Patron de Schneider de 1981 à 1999, Pineau-Valencienne était administrateur du groupe depuis qu'il en avait passé les commandes à Henri Lachmann, en février 1999.

Pour le moment, "la Commission n'a fixé aucun calendrier", mais "si les délais imposés par Bruxelles étaient trop sévères, il serait possible de faire un référé suspensif", prévient M. Lachmann.

"Notre préoccupation est de trouver la voie de sortie qui nous permette d'assurer la pérennité des deux entreprises et l'intérêt des actionnaires", souligne le PDG de Schneider.

Le commissaire européen à la concurrence, Mario Monti, "a surtout été explicite sur ce que nous ne devions pas faire": Schneider "ne doit pas rester un actionnaire significatif de Legrand, par exemple garder 20% de son capital face à un actionnariat éparpillé", précise M. Lachmann.

Pour quitter le capital de Legrand, "plusieurs solutions se dessinent: soit l'introduction en bourse, soit la scission, soit la cession", énumère le PDG de Schneider.

Pour aboutir au refus de Bruxelles, "nous avons certainement fait des erreurs (...) mais je ne sais pas lesquelles", assure M. Lachmann, dénonçant "l'attitude constamment destructrice" du groupe allemand Siemens contre le projet de fusion.

Concernant la fusion avortée avec Legrand, Henri Lachmann assure dans les colonnes du Monde qu'il a toujours été d'une "totale transparence" à l'égard des administrateurs de Schneider Electric.

Et le PDG de préciser que "les administrateurs de Schneider ont approuvé la poursuite de la stratégie" du groupe, lors de leur réunion du 19 octobre.

" Nous poursuivons la même stratégie. La fusion avec Legrand n'était pas une fin, mais un moyen pour accélérer notre développement. Legrand nous apportait une nouvelle dimension, des possibilités financières importantes. Pendant les huit mois durant lesquels nous avons travaillé sur le projet, nous avons pu mesurer combien il avait du sens. I l ne se fait pas mais notre stratégie n'est pas remise en cause. Nous continuerons à nous développer dans les activités de basse tension, d'automatismes industriels, de contrôle du bâtiment, de domotique " explique-t-il.

actionclactionfp