Le patrimoine économique national a été multiplié par huit en trente ans, selon une étude de l'Insee. Les ménages sont propriétaires de deux tiers de ce patrimoine via leurs biens immobiliers. Mais l'année 2008 et le retournement du marché pourraient marquer la fin de la hausse de la valeur de ce patrimoine, gonflé en grande partie par la flambée des prix de l'immobilier.

Le patrimoine national a atteint les 12.513 milliards d'euros en 2007, selon une étude publiée par l'Insee. Cette valeur a été multipliée par huit entre 1978 et 2007 en termes de valeur, mais il s'agit d'une évolution à relativiser. En effet, la valeur du patrimoine français en termes réels a simplement doublé en trente ans.

 

«L'augmentation apparente de la valeur du patrimoine est essentiellement due aux prix des actifs, qui ont plus que quadruplé alors que le niveau général des prix des biens et services n'a été multiplié que par trois sur la même période», indique l'étude. Cette valeur représente aujourd'hui 6,6 années de PIB, contre 4,5 années dans les années 1990. L'étude des résultats de 2008 devrait cependant marquer la fin de cette hausse. En effet, la hausse du patrimoine non financier était liée jusqu'ici, à plus de 80%, à l'envolée des prix de l'immobilier. La baisse devrait être de 3%, sous l'effet «du recul de la Bourse et de l'amorce d'un retournement du marché immobilier», note l'Insee.

 

Hausse de la part des propriétaires
Le patrimoine économique non financier comprend les infrastructures et bâtiments publics, mais aussi le foncier et les biens immobiliers détenus par les particuliers. Ces derniers sont d'ailleurs détenteurs de 9.500 millions d'euros de patrimoine, soit les deux tiers. Fin 2007, chaque ménage français possédait en moyenne un patrimoine net de 380.000 euros. Il ne s'agit bien sûr que d'une moyenne, cependant la part des propriétaires a augmenté entre 1978 et 2007, passant de 47 à 58% des ménages. Mais tout cela a un prix, puisque pour accroitre leur patrimoine «les ménages se sont largement endettés», indique l'Insee, citant les prêts à long terme représentant seulement 26% du revenu disponible en 1978, contre 69% en 2007.

 

Autre enseignement de cette étude : au cours de ces trois dernières décennies, les placements financiers des Français ont évolué. L'épargne à long terme, «moins risquée» a volé la vedette à l'épargne dite liquide, c'est-à-dire disponible à tout moment. Cette dernière est passée de 63% des actifs financiers en 1978 à 29% en 2007. En outre, l'assurance-vie représente plus du tiers de l'encours des placements des ménages.

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