Une passerelle comme lien précieux sur la Marne (diaporama)

 

Ce nouveau lien social adopte en effet une architecture et une conception tout à fait particulière et originale, répondant à des contraintes de taille. Conçue par l'agence DVVD (Daniel Vaniche, Vincent Dominguez, Bertrand Potel), qui a remporté le concours suite à un appel d'offres de la municipalité en 2008, la passerelle est « une invitation à la contemplation, offrant une vue nouvelle et imprenable sur la cathédrale », selon elle. Mais avant d'en arriver là, l'agence avait déposé un premier projet d'un ouvrage haubané sans appui sur la rivière. Or le coût était beaucoup trop élevé. C'est donc avec un second projet en poche que DVVD a convaincu la Ville, le tout pour une enveloppe de 1.9 million d'euros.

 

Un ouvrage à double niveau
La passerelle en trois branches, longue de 160 m, longe donc la berge et remonte doucement les abords du jardin des Trinitaires, sur la rive droite, puis s'élève pour traverser la Marne et se poser sur la place Fleurus (rive gauche). La structure en acier du tablier, en trois travées, repose sur les piles intégrées aux berges, avec un seul appui dans le fleuve, placé à une quinzaine de mètre de la rive gauche. Elle est en outre stabilisée en son milieu par une pile-escalier la reliant aux berges de la rive droite, dans l'axe de la cathédrale. Ce résultat est notamment dû à trois contraintes principales, que sont le respect du gabarit de navigation, l'accessibilité aux Personnes à mobilité réduite (PMR) et l'existence d'une plateforme déjà bâtie côté (RG).

 

En effet, le gabarit de navigation impliquait de remonter les structures porteuses, tandis que l'accessibilité demandait de rabaisser le niveau de platelage, avec une pente de 4%. En outre, ces exigences imposaient une structure extrêmement fine et élancée, malgré un minimum d'épaisseur requis. « La nécessité d'un caisson en acier central de 80 cm nous a poussé à concevoir une passerelle à deux niveaux de circulation », indique Vincent Dominguez. Et donc à ne respecter la pente que sur une moitié de la largeur de l'ouvrage en béton blanc. Ainsi, le premier niveau de circulation, accessible aux PMR et large de 3 à 4 mètres, se situe dans la partie basse, alors que le second, côté aval, large de 1.5 m, est en surélévation de 40 cm, masquant la structure porteuse de la passerelle et formant un banc pour admirer le point de vue idéal sur la cathédrale.

 

« On a utilisé du chêne pour la partie réservée aux PMR, accompagné d'un revêtement anti-glissant en corindon, et un enrobé sur tôle acier sur la partie aval », précise Vincent Dominguez. Les garde-corps sont, quant à eux, constitués d'une maille Inox très légère et de mains courantes en aluminium intégrant des luminaires flucompact basse consommation. On trouve également des luminaires pour la mise en valeur de l'ouvrage, situés sous la pile-escalier et en rivière. Au final, l'ouvrage semble s'inscrire avec perfection dans son cadre, la Mairie ayant apporté un soin particulier à l'aménagement paysager côté rive gauche. « Avec notre passerelle, nous avons ainsi contribué à préserver l'amélioration des conditions de l'environnement », ajoute Vincent Dominguez. Aujourd'hui très fréquentée, du fait que l'accès à la gare de Meaux est un itinéraire majeur, la passerelle s'inscrit comme un maillon supplémentaire pour la reconquête des berges de la Marne.

 

Ce projet a reçu le prix Trophées des Lecteurs "Chantier" lors des Trophées Batiactu Construction & Innovation.