FOCUS. Une mission d'information et d'évaluation du conseil municipal parisien vient de présenter les mesures d'adaptation à mettre en oeuvre pour espérer supporter un mercure frôlant les 50°C dans la capitale. Bâtiments, infrastructures, espaces verts, équipements techniques mais aussi habitudes de vie et de travail : de nombreux leviers devront être actionnés pour que l'agglomération reste vivable.


"Ce que nous allons vous présenter fait l'objet d'un consensus dans la classe politique parisienne. Paris est la première ville d'Europe où l'on a le plus de risques de mourir de chaud. Mais pourquoi à Paris plus qu'ailleurs ? Car c'est l'une des villes les plus denses du monde. Le Grand Paris est artificialisé à plus de 70% et Paris est une véritable ville-radiateur les nuits d'été." Le ton du propos liminaire d'Alexandre Florentin, conseiller municipal écologiste du XIIIe arrondissement et président de la mission d'information et d'évaluation du conseil municipal parisien sur l'adaptation de la capitale à des températures frôlant les 50°C, est grave.

 

 

Lors d'une conférence organisée dans les locaux du groupe Bouygues en partenariat avec le cabinet de conseil A4MT, les principaux contributeurs de ce travail minutieux sont revenus sur le constat, les enjeux et les solutions dont disposent les Parisiens pour essayer de ne pas suffoquer face au réchauffement climatique. Alors que le Gouvernement planche d'ores et déjà sur une hausse de 4°C à l'échelle nationale, le rapport des élus parisiens promeut des mesures facilement accessibles et censées continuer à faire de la capitale une ville agréable. L'exercice s'annonce malgré tout ardu.

 

"La chaleur tue mais affecte déjà aussi notre réseau technique, les installations électriques, les infrastructures de transport, l'électronique, l'électroménager, l'informatique... Notre sphère technique est pensée pour une certaine classe de température, et là on est en train d'en sortir", alerte celui qui est également co-directeur de Carbone 4, cabinet de conseil fondé par l'ingénieur Jean-Marc Jancovici et spécialisé dans l'énergie et le climat.

 

L'Île-de-France plus impactée que le reste du pays

 

Mais les conséquences seront encore plus larges car la chaleur influence aussi toute notre organisation socio-culturelle : les horaires de travail, l'alimentation, la socialisation... S'il est encore difficile de savoir exactement à quelle échéance le thermomètre atteindra voire dépassera les 50°C dans la Ville Lumière, cette hypothèse ne peut en tout cas plus être exclue. La concentration en gaz à effet de serre dans l'atmosphère multiplie les épisodes de canicule et de sécheresse, qui interviennent désormais plus tôt, s'achèvent plus tard, deviennent plus fréquents, plus intenses et plus longs.

 

La France est plus exposée que ses voisins européens au changement climatique, et au sein même de l'Hexagone, la région Île-de-France - qui réunit 20% de la population du pays sur seulement 2% du territoire métropolitain - enregistre un
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