Picardie, Centre ou Champagne-Ardennes... le site du 3e aéroport parisien sera choisi en fonction des résultats d'un vaste débat public.

Le Premier ministre vient de demander à Pierre Zémor, conseiller d'Etat, président de la Commission nationale du Débat Public, d'éclairer le choix du gouvernement sur la nature et surtout la localisation de la 3e plate-forme aéroportuaire d'Ile-de-France. Cette nouvelle plate-forme
aéroportuaire internationale, qui doit naître à l'horizon 2015, servira à désengorger les deux aéroports de Roissy et d'Orly. Baptisée DUCSAI (Démarche d'Utilité Concertée pour un Site Aéroportuaire International), ce débat public va rassembler des experts du monde aérien, des représentants d'associations et des collectivités locales. "Il s'agit d'évacuer l'idée qu'une décision est déjà prise sur l'emplacement. Je ne vois pas un gouvernement prendre le risque de sortir de sa poche une décision préparée à l'avance. Ce ne serait pas tenable pour un gouvernement qui demande un débat public", a tenu à préciser Pierre Zemor, président de la Commission Nationale du Débat Public.

Ces précautions s'imposent tant le sujet est délicat : il est inutile de rappeler que si un aéroport est un atout pour l'économie et l'emploi d'une région, c'est aussi une source de nuisances sonores, de pollution et de dépréciation des biens immobiliers pour les riverains. Ainsi, les habitants des villes pressenties se sont déjà réunis en association pour combattre le projet. Les écologistes y sont aussi farouchement opposés.
Le site, qui devrait se trouver dans l'une des trois régions sélectionnées (Centre, Champagne-Ardennes, Picardie), sera choisi en octobre, a précisé M. Zemor à l'AFP. Le ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot, avait récemment parlé de la fin de l'été. "M. Gayssot nous avait effectivement demandé de rendre nos conclusions à
l'été, mais je lui ai dit que c'était trop tôt"
, a souligné M. Zemor, précisant que le ministre des Transports s'était rangé à son avis.
Une chose est sûre, un 3e aéroport s'impose. "Quelque 70 millions de passagers ont transité l'an passé dans les aéroports parisiens, ce qui représente 60% du trafic national. La limite pour les deux aéroports est de 90 millions. A ce rythme, ils seront saturés dans trois à quatre ans", explique Alain Monnier, inspecteur général de l'aviation civile. "Et le nombre de passagers qui transiteront dans les deux plates-formes
parisienne est évalué à 140 millions vers 2020",
a-t-il ajouté.

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