CONTESTATION. Le chantier de la Nouvelle route du littoral, à La Réunion, avance. Mais des riverains s'inquiètent des conséquences en termes de nuisances, alors que le budget a d'ores et déjà visiblement dérapé. Détails.

La partie viaduc de la Nouvelle route du littoral, à La Réunion, ne pose visiblement pas de problèmes spécifiques. Mais c'est sur le tronçon digue que l'inquiétude de certains riverains et élus locaux se fait jour. C'était l'objet d'une question au Gouvernement posée, au Sénat, par la députée Huguette Bello (gauche démocrate et républicaine). "Cette portion du projet pose des problèmes faute de matériaux adéquats", a-t-elle assuré. "Le projet d'exploiter plusieurs carrières à proximité immédiate des habitations, écoles, crèches, est très contesté." La parlementaire signale également que le budget du projet a d'ores et déjà dépassé l'enveloppe prévue initialement, passant de 1,6 à 2 milliards d'euros.

 

Un "certain nombre d'impacts négatifs avérés"

 

Elle s'appuie en particulier sur un rapport de décembre 2018 du Conseil national de protection de la nature, qui fait état "d'un certain nombre d'impacts négatifs avérés, d'insuffisances de prise en compte et d'incertitudes relatives aux impacts environnementaux du projet de NRL". Les experts indépendants demandent, dans un souci de préservation de la biodiversité, la réalisation d'une expertise avant l'engagement de la 2ème phase des travaux "prenant en compte tous les aspects (y compris l'exploitation des carrières) de l'option digue sur remblais, dont les risques et les impacts négatifs sur l'environnement et la biodiversité (dont des espèces protégées) ont à nouveau été très largement soulignés". Une proposition que la députée de La Réunion reprend à son compte.

 

 

Élisabeth Borne, ministre des Transports, en réaction, a tout d'abord rappelé "l'importance" de ce projet pour l'avenir de l'île. Ajoutant que l'État était "attaché" à la dimension environnementale de l'opération. "J'ai demandé à mes services d'étudier la proposition de réaliser cet audit d'experts", a-t-elle assuré, précisant avoir "pris acte des conclusions de cette instance scientifique et technique".

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