C'était une décision qui était attendue depuis six mois : Nice et les communes environnantes reprendront en régie la distribution de leur eau potable, à partir de février 2015. La Compagnie générale des eaux (désormais Veolia) gérait ces contrats depuis 1864, peu de temps après le rattachement du comté de Nice à la France.

C'est par la voix de son président, Christian Estrosi, que la métropole Nice-Côte d'Azur a annoncé son choix de reprendre en régie, à partir du mois de février 2015, le service de l'eau auparavant délégué à Veolia. L'ensemble des contrats, qui porte sur Nice et des villes du littoral comme Cap d'Ail, Eze, Beaulieu-sur-Mer et Villefranche-sur-Mer, représente un chiffre d'affaires de 39,4 M€ (dont 34,4 pour Nice seule). Le souhait du député-maire UMP est "d'offrir une qualité de service identique à un prix équivalent pour tous". Les maires de toutes les communes concernées ont déjà signifié leur accord qui devrait se traduire dans leur vote formel du 28 mars prochain, lors de la réunion du conseil métropolitain.

 

Un contrat historique depuis Napoléon III
Depuis 1864, soit quatre ans après le rattachement par plébiscite de Nice et de la Savoie à la France, la distribution d'eau potable du littoral azuréen était assurée par la Compagnie générale des eaux, ancêtre de Veolia. Le territoire est alimenté pour une part importante par la rivière Vésubie, captée à une trentaine de kilomètres via un ouvrage d'adduction creusé dans le moyen pays vers 1880. Mais, depuis cette époque, la gestion de l'eau n'avait jamais connu de mise en concurrence. Le service de l'eau de Nice alimente plus de 574.000 habitants (la ville est la 5e de France), soit une consommation annuelle de 44 millions de mètres cubes. Chaque année, les investissements nécessaires à l'entretien des 2.000 km de canalisations (1.450 km pour Nice et 550 km pour les communes littorales) se montent à 6,5 M€, à la charge de la métropole et de Veolia.

 

Mais des audits extérieurs avaient conclu que le rendement de cet entretien était insuffisant, conduisant à la décision de remise en question du contrat de DSP (délégation de service public) avant son terme, initialement prévu en 2017. Aussi, le calendrier sera-t-il le suivant : à compter du 1er juillet 2013, la métropole assurera en régie le service de l'eau et de l'assainissement de la station de ski d'Isola 2000. Sur le haut pays, l'exploitation des services est en effet déjà majoritairement assurée par la régie, amenant par là une cohérence au projet. En septembre 2014, la métropole gérera en régie le service de l'eau sur les communes de Beaulieu-sur-Mer, Cap d'Ail, Eze et Villefranche-sur-Mer. Enfin, à partir du 4 février 2015, la régie sera étendue à tout le territoire de la commune de Nice. Les personnels locaux de la société Veolia - soit environ 220 personnes - "conserveront leur statut de droit privé" dans la future régie assure la ville de Nice.

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