Promesse du candidat Hollande, la banque publique d'investissement est en train de voir le jour. Présenté en conseil des ministres, ce mercredi, ce nouvel outil, doté de 35 à 40 milliards d'euros, vise à soutenir les entreprises, notamment en matière d'accès au crédit et de développement. Comment fonctionne-t-elle ? Qui va diriger ? Réponses.

Elle était annoncée et attendue, la voilà enfin. Elle, c'est la banque publique d'investissement (BPI). Son rôle ? Soutenir financièrement les entreprises dans leur développement. Ce nouvel outil, assimilé à un guichet unique, regroupera dans chaque région des organismes existants de prêt, d'investissement ou d'accompagnement des sociétés. Désormais, trois entités sont regroupées sous la bannière BPI : Oséo, CDC Entreprises, filiale de la Caisse des dépôts, mais aussi le Fonds stratégique d'investissements (FSI). [Voir encadré]

 

«C'est donc un guichet unique qui sera établi mais qui sera surtout présent dans les territoires ; pour les grands dossiers et les grands projets, ce sera à l'échelle nationale avec le FSI, que des décisions seront prises. Pour le reste, c'est-à-dire 90 % des projets, c'est à l'échelle des régions que les décisions seront prises, au plus près de l'endroit où vivent, travaillent et se développent les petites et moyennes entreprises et les Etablissements de taille intermédiaire (ETI)», a expliqué Jean-Marc Ayrault, premier ministre, à l'issue du Conseil des ministres du mercredi 17 octobre 2012.

 

Les missions de la BPI
Dotée de 35 à 40 milliards, la banque, inspirée du modèle allemand, pourra s'impliquer dans des projets soit par le biais de prêts, de prises de participation, de garanties. «Les missions de la banque seront bien sûr de faire des prêts, mais c'est aussi d'accompagner tout au long de leur vie et de leur développement chacune des entreprises, de les aider à l'export, de les soutenir à l'innovation et de favoriser partout la transition énergétique», a précisé le Premier ministre. Et d'ajouter : «La BPI pourra se refinancer sur les marchés mais aussi auprès du Livret A, dont nous avons augmenté le plafond, ainsi qu'auprès du Livret de Développement Durable dont le montant a été doublé».

Le numéro 2 de Cap Gemini en bonne position pour diriger la BPI

Il faut toutefois souligner que cette naissance ne s'est pas faite pas sans mal. Des questions en termes de fonctionnement et d'organisation ont notamment jalonné le projet. Si le nom d'Anne Lauvergeon, ancienne dirigeante d'Areva, a été évoqué, elle n'était pas la seule sur les rangs. «Le conseil d'administration de cette future banque d'investissement sera présidé par le président de la Caisse des Dépôts Jean-Pierre Jouyet ; le conseil d'orientation auquel seront également associés les représentants des entreprises et des salariés, sera présidé par un représentant des régions françaises. Et en ce qui concerne la direction générale, ce sera une direction générale forte», a indiqué Jean-Marc Ayrault. Et finalement, le nom du futur directeur a été dévoilé : c'est Nicolas Dufourq, numéro 2 de Cap Gemini, qui assurera, dans un premier temps, une mission visant à définir les objectifs et les contours de l'établissement, et en prendra vraisemblablement la tête par la suite.

 

Reste que la BPI devra également résoudre d'autres équations dont celle qui consistera à ne pas céder à certaines pressions que ce soit celles des industriels et des régions. A suivre…

 

Les trois entités regroupées dans la BPI :
Oseo s'inscrivait autour de trois missions : l'aide à l'innovation ; la garantie des concours bancaires et des investisseurs en fonds propres ; et le financement en partenariat.
CDC Entreprises, filiale de la Caisse des dépôts, s'est donnée plusieurs missions dont celles de développer et accompagner les PME industrielles et de services, dans une stratégie reposant sur la stabilité ; d'animer et structurer un réseau d'acteurs du financement en fonds propres des PME au service du développement et de l'emploi ; et de financer de nouvelles équipes de gestion développant des stratégies d'investissement originales répondant à des besoins du marché non encore couverts.
Le FSI est un fonds stratégique qui entre au capital d'entreprises dont les projets de croissance sont porteurs de compétitivité pour le pays ; qui favorise le co-investissement ; qui accompagne les entreprises dans le moyen-long terme et qui prend en compte les perspectives de stabilité et de recomposition de l'actionnariat pour décider de sa sortie.

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