La Principauté a officiellement lancé l'appel à candidatures pour le projet d'extension en mer qui comprendra la construction d'une presqu'île artificielle de 6 hectares. Une opération d'envergure estimée à 1 milliard d'euros qui pourrait devenir réalité dans une dizaine d'années.

Les entreprises intéressées par la construction d'une extension artificielle devant les côtes de Monaco ont jusqu'au 23 juillet prochain pour se manifester. La Principauté a en effet lancé l'appel à candidatures pour son projet de presqu'île gagnée sur la mer, dont la première étape doit être la construction d'une "dalle" qui supportera par la suite l'ensemble des bâtiments et infrastructures. La zone délimitée, située entre la réserve sous-marine du Larvotto à l'Est et le tombant des Spélugues dont la profondeur chute rapidement à l'Ouest, s'étend sur 6 hectares, juste en face du Grimaldi Forum.

 

Un milliard d'euros pour le socle
Différentes techniques pourraient être proposées pour préparer le socle, comme la construction d'un remblai classique sur les 20 mètres de fonds (comme ce fut le cas pour le quartier de Fontvieille dans les années 1970-1980), ou la pose de caissons flottants acheminés par la mer puis immergés. Rappelons que la grande digue du port de Monaco, longue de 352 mètres, a été construite à Algésiras et remorquée à travers la Méditerranée, avant d'être en partie immergée en 2003. Le constructeur sélectionné, dont l'investissement est estimé à environ 1 milliard d'euros, disposera, en contrepartie, de droits à construire sur le terrain gagné, moyennant toutefois la rétrocession de certaines surfaces, construites ou non, à l'Etat monégasque. Dix postulants au maximum seront sélectionnés, qui ne seront plus que trois après audition des propositions. Le premier de la liste disposera alors d'un délai de 12 mois pour négocier la finalisation de son offre globale.

 

Pas plus de 6 ou 10 étages
Le quartier qui s'érigera, à l'horizon de 2024, comprendra des immeubles de 6 à 10 étages au maximum, écoresponsables. "Les constructions ne devront pas être hautes et des espaces verts devront être aménagés pour que le cadre de vie soit agréable", avait annoncé le prince Albert II. "Je serai particulièrement attentif à ce que ce projet respecte les fortes contraintes environnementales que j'imposerai, tant pendant le chantier, que par la suite durant l'exploitation des surfaces nouvellement créées". Des surfaces qui génèreront des recettes importantes pour le petit Etat, de 2 km² (avant travaux), qui chiffre à 350.000 m² supplémentaires ses besoins en termes de surface pour les dix ans à venir. Le mètre carré se négocie, en moyenne, à plus de 40.000 € dans Monte-Carlo.

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