Arnaud Montebourg et Delphine Batho déclarent regretter la décision de l'industriel allemand Bosch d'abandonner la production de panneaux photovoltaïques et de céder l'usine de Vénissieux. Ils affirment travailler avec la direction de l'entreprise à une solution de reprise de l'activité qui emploie 230 personnes.

C'était la plus grande usine de production de panneaux photovoltaïque de France, et l'une des plus modernes en Europe. L'unité d'assemblage Bosch de Vénissieux (Rhône) avait déjà frôlé la fermeture en 2009 : elle fabriquait alors des pompes à injection pour moteurs Diesel. Le géant allemand, qui avait décidé de se diversifier dans les énergies renouvelables, s'était laissé convaincre de transformer l'usine en double ligne de production de panneaux solaires, sauvegardant au passage 200 emplois sur 500. Mais rien n'y a fait. Seulement un peu plus d'un an après la sortie des premiers capteurs photovoltaïques, Bosch décide d'abandonner, purement et simplement, ce secteur où les prix ont chuté au cours de ces derniers mois, sous les coups de l'industrie chinoise.

 

Montebourg et Batho remontent au créneau
Les ministres français remontent donc au créneau. Arnaud Montebourg et Delphine Batho affirment, dans un communiqué commun, "leur volonté de ne pas voir abandonné l'outil industriel de la transition énergétique qu'est l'usine de Vénissieux". Les deux ministres déclarent que le groupe Bosch doit trouver un repreneur qui poursuivra l'activité industrielle "et la développera dans la durée", afin de rassurer les 230 employés locaux. Ils pensent sans doute à Photowatt, propriété d'EDF, installée à Bourgoin-Jallieu en Isère. Mais cette entreprise, qui a décidé de rapatrier l'assemblage de ses modules en France, avait déjà annoncé qu'elle ne créerait pas d'emploi dans cette activité.

 

Les membres du gouvernement annoncent donc qu'ils vont étroitement travailler avec la direction du groupe Bosch et avec les organisations syndicales afin "d'accompagner le processus de mutation". Car si le solaire apparaît comme une des solutions aux problèmes d'approvisionnement énergétique dans le cadre de la transition écologique, industriellement, le secteur connaît une crise mondiale marquée par de très importantes surcapacités de production (deux fois plus que le marché ne peut en absorber) et une guerre des prix qui fait de nombreuses victimes, tant en Europe qu'en Asie : les deux leaders mondiaux, l'Allemand Q-Cells et le Chinois Suntech, ont tous les deux déposé le bilan. Les ministres soulignent enfin "la concurrence déloyale extra-européenne" qui a fait souffrir les industriels français et allemand, mais également "le manque de cohérence des décisions passées qui ont coûté 14.000 emplois à cette filière d'avenir". Mais arriveront-ils à trouver une solution pour l'usine lyonnaise ?

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