Arnaud Montebourg souhaite qu'une filière industrielle du stockage de l'électricité se constitue en France afin d'accompagner l'essor des énergies renouvelables. Car ces dernières ont comme caractéristique d'être intermittentes et difficilement prévisibles. D'où la nécessité de stocker l'électricité produite pour qu'elle soit consommée ultérieurement.

Roland Courteau, le président du groupe d'études parlementaire sur l'énergie, déclarait au mois de décembre 2012 lors d'une journée de conférences sur les énergies renouvelables, que, outre la production et le transport de l'énergie, le stockage s'avèrerait primordial à l'avenir afin de favoriser l'acceptabilité des EnR. Car le stockage d'électricité à grand échelle reste un des défis majeurs de l'équation énergétique mondiale. C'est pourquoi, le ministère du Redressement productif a annoncé souhaiter voir émerger une filière industrielle dans ce secteur, essentielle pour accompagner le développement des énergies renouvelables et la transition écologique.

 

Diverses technologies envisagées
L'Académie des Sciences elle aussi avait formulé des recommandations portant sur les EnR, en soulignant notamment les difficultés technologiques qu'il allait falloir résoudre dans le futur, concernant l'intermittence des énergies nouvelles et le stockage massif. Arnaud Montebourg a évoqué plusieurs technologies dont celle des batteries, la plus accessible à ce jour mais dont les capacités sont limitées, mais également d'autres pistes. "Je vois défiler dans mon bureau beaucoup d'idées extraordinaires qui sortent de l'esprit des entrepreneurs de France et qui me paraissent dignes d'intérêt", a déclaré le ministre. Diverses solutions sont envisageables, dont le stockage par stations de transfert par pompage (STEP). Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des Energies Renouvelables, déclarait à ce sujet, en marge du colloque annuel de son syndicat, que l'hydroélectricité était importante pour l'équilibre du réseau électrique français en étant la plus adaptée pour réguler des pics de consommation par le biais de lâchers d'eau sur des retenues artificielles. Il avait alors plaidé pour le développement du STEP.

 

Les scientifiques de l'Académie ont également suggéré l'emploi de procédés chimiques (hydrogène, réduction du CO2). Ces technologies, encore non compétitives, utilisent l'électricité pour réaliser des opérations de synthèse ou des réactions qui sont réversibles et permettent de régénérer du courant quand c'est nécessaire. Le ministre du Redressement productif a défendu sa stratégie de soutien aux technologies émergentes "tous azimuts" : "Nous favorisons la multi-fécondation. Pour être sûrs d'avoir un bébé, comme la procréation médicalement assistée, (…) on est obligé de bombarder les ovules pour augmenter les chances de la naissance. Donc nous y allons très fort, le redressement productif prend tout son sens".

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