CONJONCTURE. Ce mercredi 27 novembre 2019, l'Union nationale des entreprises du paysage (Unep) a publié ses chiffres clefs de l'année. Cette étude, couvrant la période 2017-2018, montre que le marché a connu une embellie notable. Cependant, un besoin de recruter se fait sentir dans les entreprises de l'organisation.

C'est un record : sur la période 2017-2018, le secteur a enregistré une forte embellie avec une augmentation de +15 % de son chiffre d'affaires, à 5,9 milliards d'euros, indique l'Union nationale des entreprises du paysage (Unep) dans son étude sur les chiffres clefs de la profession, publiée ce mercredi 27 novembre 2019. Cette évolution est due aux trois grands secteurs du marché : la commande publique, les marchés privés et les marchés particuliers, qui ont progressé tous les trois. Dans le détail, les particuliers restent les principaux clients des entreprises du paysage, représentant 45 % du chiffre d'affaires global du secteur, soit 2,5 milliards d'euros (+14%). Les deux autres principaux marchés se partagent le reste du gâteau, avec 27,5 % du chiffre d'affaires global pour les donneurs d'ordre privés (+15 %) et 27 % pour la commande publique (+11 %).

 

Si Catherine Muller, présidente de l'Unep, se réjouit de ces résultats historiques et du dynamisme de la filière, elle reste toutefois prudente concernant l'avenir : "les taux de marge brute d'exploitation sont relativement bas et peinent à augmenter, freinant ainsi les capacités de développement des entreprises". Une situation qui l'inquiète pour la filière, mais également pour "les politiques urbaines qui doivent plus que jamais relever des défis majeurs et urgents auxquels nos réalisations peuvent répondre : préservation de la biodiversité, lutte contre l'artificialisation des sols, lutte contre les effets du dérèglement climatique".

Les entreprises investissent beaucoup plus

Cette reprise de la croissance, après deux années difficiles, a poussé les professionnels du paysage à investir. Au total, 65 % des entreprises interrogées ont investi 415 millions d'euros, soit une hausse de 30 % par rapport à 2016 et un montant que représente 7 % de leur chiffre d'affaires global. Un quart de cette somme a été dépensé pour mieux respecter l'environnement : "pour accompagner les particuliers et les collectivités vers le zéro phyto, diminuer les nuisances et améliorer le cadre de travail des salariés (RSE)", précise l'Unep. Autre symbole de l'embellie du secteur, le nombre de salariés et de recrutements a explosé. En 2018, près de 7.000 emplois ont été créés et plus de 4.700 salariés ont rejoint le secteur entre 2016 et 2018. Cependant, une entreprise sur six explique avoir rencontré des difficultés dans son recrutement, dont 42 % qui ont essayé d 'embaucher sans y parvenir.

 

Pour pallier ces problèmes, le secteur a investi dans la formation. Sur 70.000 salariés, 66 % sont diplômés de la filière travaux ou aménagements paysagers. Désormais, seuls 10 % sont autodidactes, là où ils étaient plus de 30 % à ne pas avoir bénéficié de formation il y a 12 ans. De plus, les programmes de formation continue interne se démocratisent. En 2018, 28 % des salariés ont suivi des cours, soit deux points de plus qu'en 2016. Cependant, la durée de ces formations s'est raccourcie, avec 4,5 jours par salariés, contre 7,5 il y a deux ans.

Une majorité de structures unipersonnelles

Le secteur compte une grande majorité d'auto-entreprises (64,5 %) et d'entreprises employant jusqu'à 5 salariés (23,5 %). Par ailleurs, en douze ans, le nombre de nouvelles sociétés a explosé. En 2018, 72,5 % des entreprises du paysage ont été créées ou reprises depuis 2006. L'Unep a également fait un point sur le profil des travailleurs et il s'avère que la profession rajeunit. Si 89 % des salariés sont des hommes, 63,5 % ont moins de 35 ans et 84,5 % sont en CDI.

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