La domotique n'échappe pas à la crise dont sont victimes tous les segments du marché de la construction et de l'aménagement de la maison, selon une étude de Xerfi qui prévoit pour 2009 une moindre évolution du chiffre d'affaires de ce marché. Mais la situation pourrait rapidement se retourner, en raison du vieillissement de la population et des nouveaux besoins en matière de régulation thermique des bâtiments. Explications.

Suivant logiquement l'évolution d'un secteur de la construction touché par la crise, le secteur de la domotique traverse cette année un «trou d'air», selon une étude publiée par le cabinet Xerfi qui estime que ce marché va observer en 2009, et pour la première fois depuis le début des années 2000, un «manque de tonus» qui devrait se traduire par une moindre croissance, à 2% contre 7,5% en 2008 et 12,3% en 2007. «Faute de financement et face aux incertitudes, les ménages français reporteront leurs projets d'acquisition d'un logement mais aussi de travaux de rénovation et d'aménagement», analyse Xerfi. «Les solutions domotiques, onéreuses, sont les premières victimes de cet attentisme général».

 

La règlementation des bâtiments profitera à la domotique
Mais le rebond du marché pourrait intervenir dès 2010 avec le redémarrage des mises en chantier, pour atteindre une évolution du chiffre d'affaires des fabricants de l'ordre de 9%. De plus, Xerfi note plusieurs facteurs jouant en faveur de ce secteur, tels que le taux de pénétration encore faible de ce type de systèmes dans les logements français, mais aussi et surtout le vieillissement de la population. En outre, le durcissement de la réglementation thermique des bâtiments pourrait aussi profiter à la domotique. «Les segments des appareils de gestion de l'énergie, de l'éclairage et des ouvertures dans l'habitat,constitueront sans nul doute le point d'ancrage de l'essor futur de ce secteur», indique l'étude.

 

Un marché encore élitiste
L'un des défis à relever à moyen terme pour les fabricants sera de baisser les prix, sur un marché où les équipements sont souvent associés à des prix élevés. Cette évolution, visant à démocratiser l'utilisation de la domotique pour élargir le marché, passera notamment par la baisse du coût de revient des technologies. Mais ce marché souffre également d'une méconnaissance du grand publique, c'est pourquoi Xerfi suggère «la simplification et la clarification de l'offre et de la politique de communication», afin d'engendrer une meilleure diffusion des technologies domotiques.

 

Les grandes évolutions attendues sur le marché français dans les années à venir comprennent la standardisation des protocoles : en effet, à l'heure actuelle l'absence de normes entraîne une absence d'interopérabilité entre les équipements des différents fabricants. De nouveaux acteurs devraient encore faire leur apparition sur ce marché, provenant notamment des télécommunications et de la téléphonie, encouragés par le développement des nouveaux protocoles de communication exclusivement radio. A noter qu'à l'heure actuelle, le secteur est dominé par les opérateurs européens : sur les 15 groupes leaders intervenant dans l'Hexagone, 14 sont des sociétés européennes.

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