Alors que les récents indicateurs parlent d'une reprise qui, en effet, s'amorce, l'Observatoire national des travaux et services liés au BTP publie un premier bilan du secteur après trois années de crise. Les perspectives 2011 restent conformes aux prévisions annoncées fin 2010.

Un vent de reprise semble souffler sur le marché du résidentiel neuf, et notamment sur le logement individuel. Du côté du tertiaire, les choses avancent plus calmement marquant le retour à la croissance de certains marchés.

 

Après 10 années de croissance, de 1997 à 2007, le marché du logement neuf a connu une grave crise, dont elle commence à peine à sortir depuis fin 2010. Revigoré ces derniers mois par les diverses aides gouvernementales, il risque toutefois d'être freiné dans son élan, l'Etat ayant progressivement décidé de mettre fin à ces mêmes aides. Chômage et reprise qui peine à émerger sont les principaux freins à une véritable croissance positive. Ainsi, pour 2011, l'Observatoire national des travaux et services liés au BTP (ONTSBTP) confirme l'embellie annoncée le trimestre dernier sur le secteur de la maison individuelle, estimant la croissance à plus de 30% sur les 12 prochains mois. « A court terme, il s'agit sans aucun doute d'un effet d'anticipation sur la fin du plan de relance, les ménages souhaitant profiter notamment des avantages du PTZ », indique l'Observatoire. Qui prévoit, en outre, que « le nombre de permis autorisés chute au second semestre, réduisant l'ampleur de la reprise sur le 1er semestre 2011 ». L'Observatoire prédit également une stabilisation du niveau de la construction du logement collectif au 1er semestre, mais constate, hélas, « aucune amélioration sur les [logements] autorisés qui permettrait d'anticiper un retour à la croissance du nombre de logements collectifs commencés en 2011 ». L'évolution globale devrait s'élever à +5.6% sur la période T3-2011/T3-2010, contre -5.4% sur les 3e trimestres 2010-2009.

 

Le tertiaire en moindre difficulté
Si le marché du tertiaire (locaux neufs) a connu deux périodes de croissance distinctes durant la décennie 1997-2007, et enregistré le doublement de sa surface en France, la rupture s'est opérée brutalement il y a deux ans. « Décalage d'ouverture de chantiers, annulation de permis de construire, déstockage massif, les promoteurs ont connu une rupture brutale de leur activité », confirme l'Observatoire. Une légère reprise est apparue en 2010, et 2011 devrait marquer le retour à une croissance de certains marchés, selon l'ONTSBTP. Qui observe ainsi deux types de locaux : productifs ou d'accueil. La première famille (bureaux, commerces, industries) a connu un décrochage de la croissance plus tardivement par rapport au reste du marché, souligne l'Observatoire, enregistrant une perte d'un tiers de mises en chantier en moins de 24 mois. Cette année devrait être « avant d'être celle du retour à la croissance, celle de la fin de la décroissance ». Concernant les locaux d'accueil (santé, enseignement, culture/loisirs), ils ont « impacté le retour à la croissance dès 2011, tiré essentiellement par le secteur de la santé », indique l'ONTSBTP. Une reprise, cependant, qui se fait « à pas lent et compté ». Au final, les taux de croissance estimés par l'Observatoire s'établissent à -1% sur la période T3-2011/T3-2010 pour les bâtiments productifs, et à 4% sur cette même période pour les bâtiments d'accueil.

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