La France et l'Italie viennent de relancer ce lundi à Lyon le projet de liaison ferroviaire fret et TGV entre Lyon et Turin, un programme pharaonique et controversé de 25 milliards d'euros dont le financement reste à consolider. Précisions et réactions.

Réunis à Lyon ce lundi 3 décembre, avec une partie de leur Gouvernement pour le 30ème sommet franco-italien, François Hollande et Mario Monti ont réaffirmé le caractère prioritaire du projet de liaison ferroviaire fret et TGV entre Lyon et Turin. Ce programme de grande envergure suscite, en effet, l'hostilité de défenseurs de l'environnement, dont plus d'une centaine ont manifesté à Lyon.

 

François Hollande et Mario Monti ont donc confirmé que l'accord signé entre la France et l'Italie le 30 janvier 2012 sera présenté prochainement devant leurs parlements respectifs pour ratification. De plus, la désignation d'un promoteur public unique franco-italien sera effective dès 2013.

 

Financement à confirmer
Par ailleurs, les deux pays plaideront le dossier au niveau européen pour le budget 2014 - 2020 dans le but de confirmer un financement à 50% pour la poursuite des études et travaux préliminaires, et à 40% pour les travaux de creusement de l'infrastructure internationale. La décision européenne sera fonction de la part qui sera réservée aux transports dans le budget en cours de négociation. "L'Italie est le deuxième client de la France et le troisième fournisseur, nous devons avoir les liaisons qui correspondent à l'intensité de nos échanges", a fait valoir le chef de l'Etat français avec le président du Conseil italien.

 

"Une liaison européenne"
Pour que le projet aille à son terme, les deux pays doivent "continuer leur travail de conviction. Tout dépendra aussi du budget européen", a aussi rappelé François Hollande. "Cette liaison est une liaison européenne".

 

"Cela demande de la détermination et la capacité d'expliquer la finalité de ce projet", a renchéri Mario Monti, qui a annoncé que le prochain sommet franco-italien serait symboliquement organisé à Turin en 2013.

 

Pour rappel, le coût de la ligne à la grande vitesse dont la mise en service est prévue à l'horizon 2028-2029 est évalué à 25 milliards d'euros au total.

 

Projet à haute valeur environnementale
En effet, la seule construction du tunnel sous les Alpes devrait coûter 8,5 milliards d'euros, dont 2,9 milliards pour l'Italie et 2,2 milliards pour la France, le solde de 3,4 milliards devant être à la charge d'une Union européenne qui a toutes les peines à s'entendre sur son enveloppe budgétaire 2014-2020.

 

De son côté, Jean-Jack Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes, très impliqué dans le dossier s'est félicité de l'issue de la rencontre entre François Hollande et Mario Monti: "Elle marque une nouvelle étape positive pour ce projet qui présente une haute valeur environnementale et une portée européenne pour les liens entre Europe méditerranéenne et Europe danubienne. Le Lyon-Turin prend de la vitesse, je m'en réjouis."

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