Plusieurs sociétés californiennes envisagent d'aller chercher le vent où il se trouve : en altitude. Grâce à des sortes de cerfs-volants, des éoliennes futuristes pourraient produire plus d'énergie avec moins de ressources et moins de contraintes. Cependant de nombreuses questions demeurent sur la mise en œuvre pratique de solutions aussi radicales.

L'intermittence du vent et la taille des structures des éoliennes sont deux facteurs limitant pour le développement de cette énergie propre. Des sociétés américaines planchent actuellement sur des projets permettant de lever ces deux verrous.

 

Makani Power et Joby Energy travaillent à la conception d'éoliennes volantes, sortes de cerfs-volants géants, captant les vents d'altitude et les transmettant au sol via le câble les retenant captifs. Car le vent est bien plus constant et puissant à plus de 500 mètres d'altitude qu'au niveau du sol. Et la construction de ces «OVI» (objets volants identifiés) nécessiterait également moins de matériaux que pour de grandes éoliennes posées sur des tours bien ancrées dans le sol. Makani Power estime que son aile volante M1, implantée en mer, génèrerait une dépense de 20 tonnes de matériaux pour une puissance de 1 mégawatt. Comparativement, une éolienne terrestre ferait monter la facture à 100 t/MW et une éolienne maritime (avec un socle de 50 mètres pour la faire reposer sur le fond marin) à 200 t/MW. De son côté, Joby Energy déclare qu'un de ses cerfs-volants de 2 MW produirait l'équivalent d'énergie de deux éoliennes de 2 MW chacune pour un coût en matériaux environ 20 fois moindre.

 

Des incertitudes demeurent
Les éoliennes volantes, légères et déplaçables à volonté, seraient donc également plus rentables : pour une puissance nominale de 1 MW, l'aile Makani M1 produirait en moyenne 600 kW contre moins de 400 kW pour une éolienne classique. Cependant, de nombreuses questions restent posées. Ces structures rigides flottant dans les airs à plusieurs centaines de mètres d'altitude et décrivant de longs mouvements circulaires au bout de leurs câbles, ne seraient-elles pas un danger en cas de rupture ou de défaillance mécanique ? Quels seraient les dégâts lors de la chute d'une d'entre elles ? De même, qu'en penseront les autorités de l'aviation civile : les éoliennes volantes ne seront-elles pas un danger supplémentaire pour les avions de tourisme qui volent beaucoup plus bas que les avions commerciaux ? Autant de questions à anticiper pour les concepteurs qui se donnent jusqu'en 2015 pour proposer des solutions viables.

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