Le PDG de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar vient de proposer de rencontrer les cadres du groupe suisse Sika, opposés à ce que le groupe français en prenne le contrôle. Précisions.

Alors que le groupe d'actionnaires de Sika, spécialiste du domaine de l'étanchéité, du collage, de l'insonorisation, du renforcement et de la protection d'ossatures, avait communiqué la semaine dernière sur sa préoccupation quant à l'avenir de la société, dans le cadre de la prise de contrôle par Saint-Gobain, le groupe de matériaux français propose de les rencontrer.

Une date pas encore fixée

Le PDG de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, a suggéré, ce lundi 9 février, dans une lettre ouverte de lever certains malentendus exprimés par la direction de Sika, en réponse à celle que lui avait adressée la semaine dernière plus de 100 cadres du groupe suisse. En effet, la direction et une partie du conseil d'administration de Sika s'opposent fermement à cette transaction sur laquelle selon elles, ils n'avaient pas été consultés.

 

Ainsi, la société de gestion Cascade Investment L.L.C Bill & Melinda Gates Foundation, appartenant toutes les deux à Bill Gates, Fidelity ou Threadneedle, qui détiennent ensemble 8,16% du capital et 4,62% des droits de vote du groupe suisse, ont réaffirmé "leurs craintes quant à l'avenir de Sika dans le projet de Saint-Gobain, mais aussi les dommages importants et durables qu'il aurait sur la société et ses actionnaires."

 

Et d'ajouter dans la même lettre envoyée à Sika : "Le groupe d'actionnaires constate que l'approche prônée par Saint-Gobain n'a pas évolué et rien n'indique que Saint-Gobain a compris et entendu les inquiétudes légitimes exprimées."

Une décision "irrévocable" pour Saint-Gobain

"Je vous invite, vous qui avez signé cette lettre, à participer à une table ronde (...) à laquelle je serai présent", a indiqué, par ailleurs, Pierre-André de Chalendar, qui a précisé que la réunion aurait lieu en Suisse à une date qui doit encore être fixée.

 

Toutefois, le dirigeant de Saint-Gobain a qualifié "d'irrévocable" sa décision d'acquérir pour 2,3 milliards d'euros au cours de l'époque la part de cinq héritiers du fondateur de Sika, qui ne représente que 16,1% du capital, mais qui donne au groupe français 52,4% des droits de vote, soit le contrôle de la société.

 

Dans le même temps, la holding Shenker-Winckler (SWH) a saisi la commission des OPA helvétique au sujet de la vente de ses actions au groupe français Saint-Gobain. Il lui a demandé "de décider que la vente des actions de la famille Burkard à Saint-Gobain n'oblige pas (le groupe français) à lancer une offre publique d'achat" sur son concurrent, a précisé la direction de Sika ce lundi dans un communiqué. La famille compte ainsi bien faire valoir ses droits.

 

 

 

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