Le ministère de l'Ecologie a accordé quatre permis exclusifs de recherches pour des installations de géothermie haute température dans le département du Bas-Rhin, une zone particulièrement adéquate.

Au premier semestre de l'année, Delphine Batho avait annoncé sa volonté d'encourager la géothermie haute température. Les entreprises concernées ont donc pu déposer des demandes d'autorisations auprès du ministère de l'Ecologie, pour que leurs ingénieurs et techniciens puissent mesurer le potentiel des zones d'intérêt. Quatre nouveaux arrêtés, accordant des permis exclusifs de recherches de géothermie "haute température" (supérieure à 150 °C) ont donc été signés le 10 juin dernier, et sont parus au Journal officiel ce dimanche 23 juin 2013. Tous les sites sont situés dans le département du Bas-Rhin à Illkirch-Erstein, Strasbourg, Durningen et Soufflenheim.

 

Exploiter les eaux chaudes pompées à 3.000 mètres
Géothermie en France sources
Les ressources géothermiques en France (source BRGM). © AFPG
La région alsacienne est intéressante au point de vue géologique car des températures élevées sont rencontrées à des profondeurs plus faibles qu'ailleurs (voir la carte ci-contre) : des eaux portées à 170 °C sont ainsi disponibles à 3.000 mètres. Rappelons que la géothermie consiste à prélever ces eaux chaudes directement dans la nappe ou au travers d'un réseau de failles, sans créer des nouvelles fractures. Ces eaux sont ensuite utilisées à la production d'électricité dans des centrales géothermiques (où leur chaleur est utilisée pour générer de la vapeur qui entraîne une turbine génératrice), ou sont directement employées à l'alimentation d'un réseau de chaleur urbain. Il est également possible de combiner ces deux utilisations dans le cas d'installations de cogénération.

 

En France, cette énergie renouvelable, peu émettrice en gaz à effet de serre, reste encore sous exploitée : le pays n'était que le 14e en termes de puissance utilisée au niveau européen en 2008 (soit 0,1 % de son électricité d'origine renouvelable). Mais les avantages de cette ressource et les progrès techniques de forage et de protection contre la corrosion (liée à la présence de sels minéraux dissous dans les eaux exploitées) ont accru son intérêt. Le ministère de l'Ecologie annonce instruire quatorze autres dossiers de demandes d'autorisation.

 

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