Le président haïtien Michel Martelly a lancé mercredi au nord de Port-au-Prince un chantier, financé par la Banque interaméricaine de développement, de « 400 logements en 100 jours » pour héberger des familles victimes du séisme qui a ravagé Haïti en 2010 et créé 1 million de sans-abri. Nom de l'opération « Building Back Better Communities (BBBC) » (Reconstruire en mieux les Communautés).

«C'est une journée d'espoir pour le peuple haïtien, l'espoir de reconstruire Haïti», a lancé le président Martelly en posant la première pierre des futurs logements censés accueillir les haïtiens qui n'ont nulle part où aller. Zoranje, au nord de Port-au-Prince, accueillera le village pilote de la reconstruction. Une dizaine d'entreprises de construction ont été sélectionnées par le gouvernement en vue de répondre au besoin de 500.000 logements auquel le pays fait face depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Les prototypes de maisons construits à Zoranje seront exposés pendant deux mois. Pendant une période de 6 mois, des familles habiteront ses prototypes et rempliront un questionnaire qui permettra aux autorités de savoir si ces constructions répondent à leur attentes.

 

Les travaux de mise en place de ces bâtiments ont démarré la première semaine du mois de mai, grâce à une aide de plus de 21 millions d'euros fournis par la Banque Interaméricaine de Développement (BID). Le projet BBBC bénéficie aussi, pour sa réalisation, du soutien d'autres organismes et institutions internationaux et d'entités du système des Nations Unies, comme par exemple l'Université de Harvard et la Banque Mondiale.

 

Des habitations atypiques
Dans leur cahier des charges, les habitations, en plus de leur rapidité de construction, devaient «prendre en compte les normes environnementales et offrir un maximum de sécurité à leurs occupants, en particulier en cas d'éventuels séismes », souligne Edouard Allen Junio, architecte et urbaniste travaillant au Ministère du Tourisme. Parmi les constructeurs sélectionnés figure Eddy Castro Baretto qui travaille pour une compagnie nord-américaine, basée à Miami. L'habitation qu'il propose est construite «avec du béton léger et des colonnes préfabriquées. Une structure très facile à mettre en place, qui nécessite la présence de 6 travailleurs pour une durée de 15 jours», explique-t-il. Un autre participant, Garry Pierre-Charles, un architecte haïtien, utilise des pneus usagés, des bouteilles en plastique et des assiettes en polystyrène pour construite un logement qui se veut antisismique et anticyclonique, et pouvant être facilement déplacé au besoin.

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