Même si le groupe de matériaux de construction a annoncé des résultats semestriels satisfaisants, Lafarge demeure prudent dans ses investissements, afin notamment de continuer à redresser ses ratios financiers après l'achat du cimentier britannique Blue Circle.

Bertrand Collomb, PDG de Lafarge, a annoncé jeudi un résultat net en progression de 20% sur le premier semestre 2002 à 291 millions d'euros et un résultat d'exploitation en hausse de 43% à 868 millions d'euros avec la perspective de réaliser une "bonne progression" des résultats en 2002 comme en 2003.

En commentant l'évolution du groupe sur les six premiers mois de l'année, il a souligné que Blue Circle acquis l'an dernier et qui a permis au groupe français de devenir le premier cimentier mondial "avait tenu ses promesses": les synergies réalisées entre les deux groupes qui se traduisent notamment par des économies et par des améliorations de performance entre les sites industriels ont atteint 51 millions d'euros sur le premier semestre et vont s'élever à 107 millions d'euros sur la totalité de 2002.

En 2003 et 2004 aucune mauvaise surprise n'est attendue et les objectifs sont toujours conformes aux prévisions à savoir des synergies totalisant 172 millions d'euros l'an prochain et 215 millions d'euros en 2004.

Parallèlement, le groupe poursuit son programme de ventes d'actifs non stratégique et d'investissements limités pour récupérer des ratios financiers équivalents à ceux d'avant l'achat de Blue Circle.

Les désinvestissements vont atteindre entre 700 millions d'euros et 1 milliard d'euros en 2002, a indiqué le groupe ajoutant que plusieurs dossiers sont en cours de concrétisation.

En 2003 nous allons consacrer environ 1,5 milliard d'euros en investissement "ce qui est beaucoup moins qu'avant quand les montants s'inscrivaient entre 2 et 2,5 milliards d'euros" a indiqué M. Collomb cité par l'AFP. En 2002 les investissements vont s'élever au total à 1,6 milliard d'euros dont 450 millions d'euros d'acquisitions.

Fin juin 2002, le ratio dette sur fonds propres s'élevait à 121% et l'objectif est de retrouver le niveau de 2000 soit 84% d'ici fin 2003. "Nous sommes en ligne avec ces objectifs", a souligné M. Collomb.

Concernant l'évolution de l'activité de son groupe, M. Collomb a souligné que la situation difficile de la branche plâtre aux Etats-Unis, lourdement affectée par les baisse de prix du matériau, était en train de s'améliorer grâce à un redressement des tarifs. Le résultat d'exploitation de cette branche est d'ailleurs remonté en flèche passant d'une perte de 1 million d'euros fin juin 2001 à 39 millions d'euros fin juin 2002.

La branche toiture a enregistré également une amélioration de 44 millions d'euros à 50 millions d'euros et les granulats-béton de 72 millions d'euros à 85 millions d'euros. La branche ciment, largement majoritaire en terme d'activité et de résultat, a affiché une nette croissance passant de 492 millions d'euros fin premier semestre 2001 à 686 millions d'euros fin juin 2002. A périmètre comparable, la progression se limite à 6% mais atteint 39% avec l'intégration de Blue Circle.

Au niveau de ses implantations géographiques, Lafarge souligne que l'Amérique du nord continue à bien se porter dans l'habitat résidentiel, l'Amérique du sud résiste mieux que prévu et l'Asie reste un marché actif à l'exception du Japon et des Philippines.

Quant à l'Europe, la croissance se poursuit avec une mention particulière pour l'Espagne qui reste un marché très actif. Reste encore deux points noirs l'Allemagne et la Pologne où les résultats sont toujours insatisfaisants mais l'avenir risque d'être mieux orienté grâce notamment aux réparations à prévoir pour réparer les dommages crées par les inondations de cet été.

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