La Compagnie du Vent, filiale de GDF Suez, vient d'être condamnée à enlever 10 éoliennes de deux parcs dans le Pas-de-Calais. Une situation sans précédent par son ampleur. La société, gestionnaire des sites, a décidé de faire appel. Détails.

Ce sont pas moins de dix éoliennes, réparties sur deux sites près des communes de Monchel-sur-Canche et Conchy-sur-Canche dans le Pas-de-Calais qui pourraient disparaître du paysage. C'est en tout cas la décision de justice rendue par le Tribunal de grande instance (TGI) de Montpellier. Un cas sans précédent par son ampleur qui fait suite à la plainte d'un couple de riverains, exaspéré par la présence de ces équipements jugés gênants.

 

La Compagnie des Vents, société gestionnaire des parcs, a également été condamnée à payer solidairement 37.500 euros de dommages intérêts à un couple de riverains, propriétaire d'un château dans la région, d'après les mêmes sources, qui confirment une information du journal Le Figaro.

 

"Appel suspensif"
"La Compagnie du Vent a obtenu l'ensemble des autorisations administratives pour ces deux parcs en avril 2004 (parc de Boubers-sur-Canche et parc des Tambours. Il existe une période de recours légale de deux mois qui permet à chacun, notamment aux riverains, d'exprimer leurs doléances or aucun recours n'a été formulé durant cette période", a déclaré un porte-parole de GDF Suez, la maison mère. De plus, la société est allée, d'après le porte-parole, "au-delà de la réglementation en matière d'éloignement des éoliennes par rapport aux habitations".

 

Par ailleurs, selon le jugement, les 10 éoliennes doivent démonter être "démontées et enlevées dans un délai de quatre mois." De son côté, Me Philippe Bodereau, avocat du couple de propriétaires du château de Flers, un bâtiment de briques et pierres du XVIIIe siècle classé monument historique dans les années 1960, s'est déclaré satisfait de cette décision. "Les juges ont enfin ouvert leurs oreilles à non seulement un problème patrimonial, provoqué par ces implantations d'éoliennes, mais un problème humain", a-t-il commenté à l'AFP. Et de conclure : "Quand la Compagnie du Vent installe ses éoliennes devant (une) propriété, ce n'est pas pour faire plaisir à Cécile Duflot, c'est avant tout pour tirer un profit."

 

La Compagnie du Vent a fait appel de ce jugement, rendu le 17 septembre : "Nous confirmons qu'un appel a été fait et cet appel est suspensif", a précisé GDF Suez. La bataille est lancée !

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