RECONSTRUIRE. Dans une intervention inaugurant l'événement "Réparer la ville" organisé par le Conseil régional de l'Ordre des architectes (Croaif), l'ancien ministre et père de l'Anru, a appelé les architectes "à prendre leur place dans la société" pour réussir la reconstruction de la ville sur la ville.

"Je rêve que les architectes prennent le pouvoir": le 21 novembre 2019, en ouvrant le cycle de conférences et ateliers "Réparer la ville", organisé par le Croaif, Jean-Louis Borloo n'a pas tari d'éloges à l'encontre des maîtres d'oeuvre, qu'il a appelés "à prendre leur place dans la société".

 

Comme s'ils n'avaient pas tous pris conscience de leur statut, les architectes "n'ont pas le débat qu'ils méritent dans le rêve national", estime l'ancien ministre de la Ville, et instigateur de l'Agence pour la rénovation urbaine (Anru). "C'est peut-être la pudeur, ou la discrétion (...) mais il faut savoir créer ses propres espaces et rappeler l'importance vitale de votre métier", poursuit-il.

 

Pour Jean-Louis Borloo, les architectes doivent notamment s'emparer massivement du sujet de la rénovation énergétique, en tant que "véritables garants" de sa réussite. Alors que le mantra prôné par le Croaif auprès des architectes est de "changer de logiciel d'aménagement" pour privilégier la réhabilitation à la démolition ou à l'étalement urbain, Jean-Louis Borloo les appelle à s'attaquer aux "cicatrices urbaines".

 

Loin de critiquer la construction de cités dans les villes, ou de remettre en question la qualité esthétique d'une tour, "la cicatrice urbaine est ce qui nous fait passer d'un système résidentiel, pavillonnaire à un système concentré et fermé" affirme l'ancien maire de Valenciennes, tout en fustigeant la "bureaucratisation" de l'Anru.

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