Le nouvel écoquartier du Fort d'Issy (Hauts-de-Seine), inauguré ces jours-ci, vient d'adopter un système de collecte pneumatique des déchets, où les poubelles sont aspirées via des tubes par un camion spécialement adapté. Précisions.
Si le premier réseau de collecte pneumatique de France, directement connecté à l'usine de traitement des déchets, a été mis en service il y a deux ans précisément à Romainville (Seine-Saint-Denis), celui du nouvel écoquartier du Fort d'Issy a la particularité de combiner un réseau pneumatique et la collecte par camion. "C'est une première nationale", nous garantit Antoine Frérot, PDG de Veolia Environnement.
Un réseau souterrain de 1,78 km
Les habitants des 1.623 logements du quartier déposeront ainsi leurs poubelles dans les 115 bornes désormais accessibles -à l'intérieur ou devant les immeubles- aux portes circulaires de 40 centimètres de diamètre, qui tombent dans la foulée dans deux conteneurs suivant le type de déchets.
"Un camion muni d'un bras télescopique passera trois fois par semaine pour aspirer le tout depuis une borne située à l'entrée du quartier et les apportera au centre de tri voisin d'Isséane", souligne le représentant de Veolia Environnement. A noter également que 1.200 m de tuyaux d'aspiration des déchets sous voiries ont été installés durant les travaux.
"Ce système, réalisé par notre groupe avec le numéro un mondial de cette technique, le groupe suédois Envac, est bien adapté à ce quartier ceint par les murs d'un ancien fort militaire en haut d'une colline, et donc difficilement accessible", poursuit aussi Antoine Frérot.
Six projets en France de collecte pneumatique achevés ou en construction
Dans l'Hexagone, Veolia compte à l'heure actuelle quatre projets de collecte pneumatique achevés ou en construction (Romainville, deux à Issy-les-Moulineaux et un dans le quartier des Batignolles à Paris), alors que son concurrent Suez (via sa filiale Sita) se dote de deux réalisations en construction à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) et Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). D'après ses promoteurs, le système représente les mêmes coûts qu'un système classique de camions-bennes, notamment parce qu'il nécessite moins de personnel de collecte. Toutefois, il nécessite d'importants travaux pour poser les tubes souterrains. "Celui du quartier du fort d'Issy a coûté au total 3,6 millions d'euros, payés à 75% par les promoteurs immobiliers privés et 25% par l'Ademe", nous a confirmé André Santini, maire d'Issy-les-Moulineaux.
L'écoquartier du Fort d'Issy a accueilli ce dimanche 2 juin ses premiers habitants. Désormais quatre bâtiments : Les Ovalys de l'architecte Marie-Odile Foucras (V6 et V7), West Park (V12) et East Park (V13) de l'architecte Eric Haour ainsi que l'immeuble Le O Paris (bastion E, de l'architecte Jean-Michel Wilmotte), viennent d'être livrés. Au total, ce sont 397 sur les 1.623 logements prévus qui ont été réceptionnés depuis le 22 avril, par quelques 900 nouveaux habitants.
