Le marché de l'immobilier en France connaît un ralentissement dans le rythme de la hausse des prix mais reste bien orienté en raison d'un appétit inchangé des ménages pour se porter acquéreur, alors qu'une hausse des taux est attendue dans les semaines qui viennent.

«La dynamique change et le marché s'oriente vers un nouvel équilibre», estime Philippe Waechter, économiste chez Natexis Asset Management, pour qui on assiste à «un atterrissage progressif des prix». «Le marché est dans une phase d'ajustement et non de rupture, ce qui est plutôt sain», ajoute-t-il.

Les prix de l'immobilier ancien ont progressé de 8,8% au mois de juillet sur un an, ce qui confirme le ralentissement de la hausse des prix de l'immobilier en France observé début 2006, selon le baromètre mensuel de la Fnaim publié fin août. «Après la flambée des prix des années 2000, avec une hausse de 20% par an, on connaît aujourd'hui une stabilisation, pas une baisse", confirme Frédéric Pélissolo, administrateur du réseau l'Agence. Et «la demande est toujours soutenue», ajoute-t-il, l'expliquant par «l'environnement économique qui s'améliore, la baisse du chômage et la volonté de profiter de taux bas».

Selon l'Observatoire de la production de crédits immobiliers (BdF), les taux qui étaient en moyenne à 4,3% en 2004 sont descendus à 3,9% en 2005, et remontés à 4,1% en 2006, avec une prévision à 4,4% pour 2007. «C'est le moment d'acheter car il est sûr que les taux vont augmenter», affirme Me Pierre Bazaille, spécialiste du secteur immobilier au sein de l'Ordre national des notaires. Et de noter que l'acquisition d'un bien immobilier est «devenue une manière de compléter sa retraite».

Pour autant, Michel Mouillart, professeur d'économie à Paris-X Nanterre, estime que c'est surtout l'accroissement de la demande de crédit par les entreprises qui va peser sur les prêts des particuliers. «La concurrence va être inévitable» entre des entreprises qui bénéficient d'une bonne conjoncture et les acquéreurs de biens immobiliers. L'encours des crédits non financiers, qui était de 480 milliards d'euros à fin 2005, avait déjà atteint 614 milliards au premier semestre 2006.

«On achète un peu plus loin et un peu plus petit», confie Me Bazaille, mais «on n'est pas dans la sinistrose». Et, selon lui, les prêts à taux zéro (PTZ) ont beaucoup aidé les ventes aux primo-accédants.

«Un certain nombre de signes laissent à penser que le marché de l'immobilier ralentit, que la croissance des prix de l'immobilier ralentit», s'est réjoui la semaine dernière Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, inquiet du gonflement d'une bulle immobilière. «Ce serait une bonne chose parce que la capacité d'achat des ménages a diminué sensiblement ces dernières années».

Depuis le début de l'année 2006, les ventes d'appartement ont augmenté de 1,65% et celles des maisons de 1,10% selon l'indice BoursoPAP qui porte sur 9.781 transactions dans toute la France.

Selon l'Observatoire de conjoncture du Syndicat national des professions de l'immobilier (SNPI), l'activité des agences progresse de 4% au deuxième trimestre 2006 comparé au même trimestre de l'année précédente, mais elle a connu un net ralentissement au cours du printemps. Sur une année, la progression atteint 5%, alors qu'elle était de 10% l'année précédente à la même époque.

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