Alors que s'ouvre le Salon de l'immobilier d'entreprise au Palais des Congrès de Paris, les dernières études montrent la bonne santé du secteur et du marché français en dépit de la détérioration du climat économique. Tendances.

Le marché de l'immobilier d'entreprise semble résister à la crise. Ce sont les conclusions de l'étude Cushman & Wakefield publiées à la veille de l'ouverture du SIMI. Le nombre de mètres carrés loués ou vendus en Ile-de-France a ainsi progressé de 8% sur les 11 derniers mois, explique le président du cabinet de conseil en immobilier, Olivier Gérard. Qui précise que cette tendance est le fruit de plusieurs éléments décisifs : l'importance des transactions de supérieures à 4.000 m2 (43% de la demande placée totale) ; la signature de prises à bail de bureaux neufs ou restructurés à loyers très élevés - notamment à Paris ; la vigueur du marché de l'investissement qui s'affiche à 12.2 Md€ en 2011. Il révèle également que ce sont les bureaux en IDF qui sont les plus prisés, représentant 77% des montants engagés depuis janvier dernier et 23 des 29 transactions supérieures à 100 M€.

 

En 2011, le marché devrait donc présenter des performances sensiblement supérieures à 2010, indique Cushman & Wakefield, qui prévoit une hausse de plus de 5% sur un an du nombre de mètres carrés vendus ou loués, notamment en IDF. En France, ce sont quelque 14 Md€ qui devraient être investis cette année. « Ces chiffres apparaissent en complet décalage avec un climat économique national et international dominé par l'exacerbation de la crise de la dette souveraine », constate Olivier Gérard. Selon lui, cela est imputable « au délai de réalisation de transactions initiées depuis plusieurs mois, à une époque om nombre d'acteurs pensaient que le pire de la crise était passée ». Une contradiction qui tiendrait davantage de la volonté des utilisateurs et investisseurs de tirer parti de conditions de marché qui leur sont encore favorables… Encore une fois, Paris tire son épingle du jeu, en concentrant 40% de la demande placée en IDF et qui bénéficie de l'appétit des utilisateurs pour ses dernières grandes surfaces neuves ou restructurées disponibles.

 

Prudence en 2012
Côté perspectives, en revanche, Cushman & Wakefield estime que « les utilisateurs et investisseurs pourraient reconsidérer leur stratégie immobilière ». La prudence est donc de rigueur, tandis que d'ores et déjà des transactions ont été reportées. Mais la poursuite de la dégradation de la qualité de l'offre reste un facteur important à un éventuel revirement de stratégie. En cause, la forte pénurie de bureaux neufs dans les secteurs géographiques les plus prisés, qui devrait se prolonger jusqu'en 2013. De fait, les entreprises s'inscriraient dans une attitude d'attentisme. Les mois prochains seront décisifs, conclut l'étude, qui voit toutefois un horizon bien sombre pour le marché immobilier français.

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