L'immobilier a continué de grimper à des niveaux records en août aux Etats-Unis, reflétant la ruée sur les taux d'emprunt historiquement bas du début de l'été, mais les analystes écartent l'hypothèse d'une chute brutale avec la remontée des taux.

Les records annoncés jeudi "reflètent des décisions qui ont été prises fin juin début juillet, lorsque les taux hypothécaires étaient au plus bas, et depuis le marché ne s'est pas détérioré comme certains le craignaient", a estimé Matthew Ellis du groupe financier Wachovia.

Ces chiffres "peuvent refléter le désir des ménages d'acheter un logement avant que les taux ne montent encore plus", selon l'économiste indépendant Joel Naroff.

Les ventes de logements neufs ont progressé de 3,4% en août par rapport à juillet pour atteindre un volume de 1,150 million d'unités en rythme annuel, ce qui est le deuxième plus haut niveau jamais atteint après le record de juin. Par rapport à août 2002 la hausse a atteint 12,2%.

De leur côté les reventes de logements ont augmenté de 5,5% en août par rapport à juillet, pour atteindre un volume record de 6,47 M d'unités en rythme annuel. Le précédent record datait de juillet.

Sur une base annuelle, les reventes ont augmenté de 21,8% en août et le prix médian d'un logement revendu se situait à 177.500 dollars, soit 9,8% de plus qu'en août 2002.

"Une partie des ventes conclues en août ont été négociées en juin lorsque les taux hypothécaires ont atteint des planchers historiques", a estimé David Lereah, l'économiste en chef du NAR, le groupement national des agents immobiliers..

"Le reste des ventes reflète en majorité des décisions rapides d'offres faites en juillet, lorsque les taux ont commencé à remonter fortement", a-t-il ajouté, en notant que "la bonne nouvelle est que les taux hypothécaires ont baissé ces dernières semaines".

Le NAR souligne que les taux standards pour un emprunt fixe à 30 ans étaient de 6,26% en août après 5,63% en juillet et 5,23% en juin, et contre 6,29% en août 2002.

Les stocks de logements disponibles sont également à un bas niveau, puisqu'il y avait 347.000 nouveaux logements neufs à vendre en août ce qui aurait nécessité 3,7 mois pour être écoulé. Pour les logements à revendre, le stock était de 2,46 millions soit 4,6 mois de réserve.
"Nous pensons que les ventes de logements vont se modérer mais rester historiquement fortes dans les mois à venir", souligne Cathy Whatley, président du NAR.
Les analystes soulignent que les taux restent en effet très bas selon des normes historiques. "Il faudra sans doute quelques mois avant que nous sentions l'impact de la hausse des taux", a souligné M. Naroff.
Et les analystes sont confiants pour l'avenir, avançant que la reprise économique devrait apporter au marché une énergie suffisante pour faire oublier la hausse des taux d'emprunts immobilier.

"Le marché va se refroidir mais nous ne craignons pas un écroulement", affirme Matthew Ellis.
"Le redressement de l'économie va améliorer les revenus et le marché du travail, et cela va vraiment contrebalancer l'effet négatif des taux hypothécaires plus élevés", assure-t-il.



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