Andrée et sa sœur Josiane ont restauré une habitation troglodyte située dans le Maine-et-Loire pour en faire un gîte. Amoureuses des vieilles pierres, elles ont tenu à préserver l'authenticité du lieu, ce qui en fait aujourd'hui un hébergement particulièrement insolite. Visite.

Les maisons troglodytes ont toujours fait partie du quotidien d'Andrée et Josiane. A Puy-Notre-Dame, dans leur village natal du Maine-et-Loire, les deux sœurs en ont en effet toujours vues. D'ailleurs, il y en avait même une sur la propriété de leurs parents. "Etant adolescentes, c'était notre refuge, confie Andrée. Nous pouvions y faire la fête avec nos amis sans être entendu de l'extérieur. Même une fois devenue adulte, poursuit-elle, j'ai toujours beaucoup aimé cet endroit mais je ne sais pas du tout comment expliquer cet attachement". Il n'en reste que c'est justement lui qui l'a poussé à conserver la maison et à la réhabiliter pour en faire un gîte. "Il y a tellement de maisons troglodytes qui sont abandonnées ou sont transformées en caves ou en champignonnières voire, pire, sont détruites que nous n'avons pas pu nous résoudre à nous en séparer. Nous avons simplement eu envie de valoriser le patrimoine de notre région", explique Andrée.

Travaux de réhabilitation

D'autant qu'avec ses murs en pierres, sa succession de voûtes et sa gigantesque cheminée, l'habitation que possédaient leurs parents s'avérait être une véritable maison troglodyte. "A l'origine, ce type de cavité a été creusé pour permettre aux populations locales d'extraire la pierre servant à édifier des constructions notamment les châteaux de la Loire", commente Andrée.

 

A l'intérieur, une seule pièce à vivre avec ni eau, ni électricité et, pour couronner le tout, de la suie partout sur les murs et un sol en terre battue. Impossible donc de la louer sans entreprendre des travaux. "L'idée était de la réhabiliter sans la dénaturer c'est-à-dire en conservant un maximum d'éléments existants", indique Andrée.

 

Première étape : consolider la structure de l'édifice. Ayant été construite à même la roche, l'habitation avait fini, avec le temps, par se fragiliser et méritait d'être renforcée. Ce fut chose faite avec un pilier en béton installé en guise de soutien dans l'entrée.

 

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Dans l'antre d'un gîte troglodyte (suite)

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Deuxième étape : la réfection des murs et du sol. La cheminée ayant été utilisée pendant très longtemps étant utilisée de jour comme dans nuit, les murs étaient recouverts d'une épaisse couche de suie. Une opération de sablage a donc été organisée pour les en débarrasser. A l'arrivée, ils n'ont cependant pas retrouvé leur blancheur d'origine. "Les murs restent tachetés mais c'est tant mieux, cela donne encore plus de cachet aux lieux", se félicite Andrée. Constitué initialement à la fois de terre battue et de tomettes, le sol a, quant à lui, été entièrement recouvert de carrelage.

Une habitation à deux visages

Une fois les travaux de réfection terminés, Andrée et sa sœur sont penchées sur l'aménagement. Et là, très vite, les choses se sont compliquées : "il n'y avait pas assez de place pour que nous puissions accueillir une famille de quatre personnes dans de bonnes conditions". Pour palier ce manque, les deux sœurs ont donc décidé de faire construire une extension. Accolée à la partie troglodyte, elle a permis la création de deux pièces supplémentaires.

 

L'habitation se retrouve ainsi scindée en deux : d'un côté, une partie moderne de forme carrée et aux murs bien rectilignes et, de l'autre, une partie ancienne voûtée, plus sinueuse, et entièrement habillée de pierres. Deux parties distinctes donc, mais pas totalement dissociées l'une de l'autre puisqu'un petit sas, situé juste derrière la porte d'entrée, sert à faire la jonction entre elles. Pour apporter plus de la lumière à l'intérieur de l'habitation, ce dernier a d'ailleurs été agrémenté d'une fenêtre de toit.

 

Au final, le gîte abrite deux chambres dont une mesurant plus de 20 m2, une salle de bains, des WC séparés, une salle à manger, un coin cuisine et un salon dans lequel trône une magnifique cheminée. "Toutes les pièces à vivre se situent dans la partie troglodyte du coup, les occupants y passent beaucoup de temps. Ils profitent ainsi pleinement de l'ambiance si particulière des lieux", précise Andrée. Grâce à la présence massive de pierres, l'endroit offre en effet un vrai dépaysement. L'idéal pour des vacanciers en quête de tranquilité !

 

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Andrée et sa sœur Josiane ont réhabilité une maison troglodyte située dans le Maine-et-Loire, à une cinquantaine de kilomètres d'Angers.

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D'importants travaux ont été entrepris pour transformer l'endroit en gîte.

Entrée

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Un pilier de soutien a été installé dans le sas d'entrée pour consolider la voûte fragilisée.

Salon

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A l'intérieur, les murs qui étaient recouverts de suie ont été nettoyés. A l'arrivée, ils n'ont pas retrouvé leur blancheur ce qui accroît le cachet du lieu.

Salon

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Dans le salon, de nombreux éléments typiques des maisons troglodytes sont restés : les murs en pierres, les voûtes, la cheminée...

Petite chambre

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Une petite chambre a été aménagée dans la partie troglodyte du gîte.

Grande chambre

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Une autre, plus grande, a pu être ajoutée grâce à l'extension.