Un lavoir du XIXe siècle du quartier de la Goutte d’Or (Paris 18e) est en train d’être réhabilité en logements de charme. Alors que la livraison est prévue pour fin 2008, tous les appartements sont déjà vendus. Présentation de cette transformation exceptionnelle.

Ce bâtiment en bois à la typologie classique rappelle par sa structure les séchoirs à maïs et à tabac que l’on trouvait autrefois un peu partout en France. Quand il l’a découvert, Patrick Masurel, maître d’ouvrage de ce projet de réhabilitation, a eu le coup de foudre.

Ceux qui ont lu "L’Assommoir" d’Emile Zola se souviennent de Gervaise, lavandière à la Goutte d’Or, dans l’actuel 18e arrondissement de Paris. D’après les descriptions du romancier naturaliste, il se pourrait que ce soit le même lavoir dont il s’agit. «Le dernier dans Paris intra-muros, alors qu’on en comptait 250 à la fin du XIXè siècle. Mais ils ont tous été détruits depuis, sous la pression immobilière», raconte Patrick Masurel, de la Financière Arthus-Bertrand.

La route a été longue pour réhabiliter en appartements cet ancien lavoir, au visage marqué par le temps. Le bâtiment était même penché sur toute une partie, sa base fragilisée par l’eau infiltrée, conséquence du travail des lavandières. Un incendie en 1908 l’avait presqu’entièrement détruit. Il avait été totalement reconstruit deux ans plus tard.

Logements de charme
Avant d’entamer les travaux, il a fallu convaincre la commission du Vieux Paris, qui prônait une restauration à l’identique. Ce n’est pas comme ça que la Financière Arthus-Bertrand voyait les choses. Son idée était plutôt de transformer le lavoir en un hôtel de charme aux confortables duplex, au sein d’une structure en bois, béton et métal, solide et chaleureuse.

«Il a fallu remplacer le bois du rez-de-chaussée par du béton et faire des reprises ponctuelles de la charpente, afin de redresser les niveaux. A l’extérieur, on a posé une couverture de zinc doublée d’une gouttière havraise», explique Guy Hayon, un des architectes de l’agence Graal, maître d’œuvre.

«Tout est vendu»
Si toute la structure n’est pas en bois, pour des raisons évidentes de solidité et de stabilité, la façade a bien gardé le cachet original du lavoir d’époque. D’ailleurs, «les modules de façades ont été débités et assemblés sur place, car l’accès au site est une servitude appartenant à la copropriété», note Patrick Masurel.

Si la livraison attendra encore un an, le maître d’ouvrage peut déjà annoncer que «tout est vendu». S’il craignait l’à priori «cabane en bois» que peuvent avoir certaines personnes, il a été surpris par la rapidité de vente de ces lots douillets convenant parfaitement aux jeunes couples «qui s’y projettent, peuvent y faire ce qu’ils veulent et imaginer leur espace», conclut Patrick Masurel.

Découvrez comment le lavoir a été réhabilité en logements.

Fiche technique :

Maître d’œuvre : Graam Architectes
Maîtrise d’ouvrage : Financière Arthus-Bertrand (75)
Charpente : Aux Charpentiers de France (91)
Durée des travaux : 2 ans
Prix : 800 €/m²

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