En incorporant dans le béton des granulats en caoutchouc, fabriqués à partir de pneus usagés, les chercheurs du Laboratoire Matériaux et Durabilité des Constructions (INSA de Toulouse, Université Paul Sabatier) étudient des matériaux cimentaires qui résistent particulièrement bien à la fissuration due aux déformations imposées.

Fini les montagnes de caoutchouc! Depuis un décret de décembre 2002, les fabricants de pneus français doivent récupérer l'ensemble des pneus usagés qu’ils ont mis sur le marché. Mais qu’en faire ? Les brûler ? Les recycler ? Le marché de la valorisation des pneus usagés non réutilisables, reste aujourd'hui à construire.

Une nouvelle voie de valorisation est en cours d’étude au Laboratoire Matériaux et Durabilité des Constructions (LMDC) : incorporer les vieux pneus déchiquetés et transformés en granulats, dans les dalles de béton.
"Ce sont les propriétés mécaniques du composite cimentaire obtenu qui nous intéressent. Grâce à la présence des granulats en caoutchouc et à la relaxation des contraintes qui en résulte, le béton offre une capacité de déformation améliorée, ce qui diminue le risque de fissures", explique Anaclet Turatsinze, responsable du projet au laboratoire.

Le nouveau matériau est particulièrement prometteur lorsqu’il s’agit de couvrir de grandes surfaces. "C’est une solution pour limiter le nombre de joints mis en place, une source d’économie et un gage de durabilité", assure Anaclet Turatsinze, qui insiste sur le potentiel de ce composite, en terme de propriétés acoustiques, thermiques et antivibratiles.

Les recherches menées au sein du laboratoire, ont été soutenues par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), La Manufacture Française des Pneumatiques Michelin et par Aliapur, organisme français chargé spécifiquement de valoriser les pneus usagés. Une thèse de doctorat en Génie Civil a été soutenue en 2004 sur le sujet, une autre est en cours.

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