Les groupes cimentiers internationaux Holcim et Cemex, lancés dans un projet d'échanges d'actifs en Europe, présentent des résultats trimestriels contrastés. Le numéro un Suisse annonce une baisse de son chiffre d'affaires (-5,4 %) et de son bénéfice net (-57,5 %), tandis que son rival mexicain présente un bilan plus favorable avec une hausse de son activité (+8 %). Zoom.

Alors que de grandes manœuvres sont engagées dans le paysage mondial des groupes cimentiers, ceux-ci connaissent des débuts d'année bien différents. Le suisse Holcim, qui s'est lancé dans un projet de fusion avec le français Lafarge, et qui a également prévu d'échanger des actifs européens avec un autre concurrent, Cemex, a connu un premier trimestre en demi-teinte. Les résultats publiés à la fin du mois d'avril montrent un tassement de son chiffre d'affaires trimestriel, à 3,28 Mrds € (-5,4 %), "en raison d'effets de change défavorables", précise le groupe qui explique qu'à périmètre constant, les ventes seraient, en fait, en progression.

 

Bénéfice net en fort recul
De fait, en Europe, les ventes sont en hausse, atteignant 902 M€ (+14,8 %), grâce à un hiver particulièrement doux, favorisant les activités de construction. Les livraisons de ciment ont notamment augmenté de plus de 20 % par rapport à 2013, avec 5,2 millions de tonnes. En revanche, dans la région Asie-Pacifique, la plus importante pour le groupe, les ventes ont connu un net repli à 1,31 Mrd € (-15,1 %). Holcim précise qu'il entrevoit un début de stabilisation en Inde, un important marché pour lui. En Amérique latine également, les ventes ont été réduites à 593 M€ (-12,5 %), malgré une reprise graduelle au Mexique. Finalement, pour ce premier trimestre, le groupe suisse présente un bénéfice net en fort recul par rapport à l'an passé (-57,5 %), avec "seulement" 65 M€. Les résultats du premier trimestre de 2013 avaient été dopés par la cession de parts d'activités d'une co-entreprise australienne détenue avec le groupe allemand HeidelbergCement.

 

Pour l'exercice en cours, Holcim déclare s'attendre à une conjoncture mitigée : si l'Europe semble avoir atteint son point bas pour le secteur de la construction, et qu'une reprise est attendue en Amérique du Nord, l'Amérique latine devrait être confrontée à des incertitudes, tandis que la progression devrait se faire sur un rythme ralenti en Asie-Pacifique. Le projet de fusion avec Lafarge, pour créer un géant mondial des matériaux de construction, devrait permettre de générer des synergies grâce à une "optimisation stratégique du portefeuille", les deux groupes disposant de positions complémentaires.

 

Bonne progression pour Cemex
De son côté, le concurrent mexicain Cemex, numéro trois mondial après Holcim et Lafarge, a annoncé avoir enregistré une hausse de son chiffre d'affaires trimestriel de +8 %, à 2,6 Mrds €. Le groupe de Monterrey explique : "L'augmentation du CA net consolidé est le résultat de meilleurs prix en monnaie locale pour nos produits dans la majorité de nos opérations, ainsi que des volumes d'opérations plus importants dans toutes nos régions". L'Europe a particulièrement bien progressé à 658 M€ (+21 %), confirmant la tendance observée chez Holcim. La région Méditerranée a aussi vu ses ventes croître (+19 %), pour dépasser les 297 M€. Mais ce sont les chiffres domestiques de Cemex qui viennent gâcher le tableau, avec une diminution du CA de -6 % à 531 M€. Nul n'est prophète en son pays.

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