En grève depuis lundi, les 31 ouvriers polonais travaillant à la construction du tribunal de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) ont obtenu satisfaction jeudi et décidé de mettre fin à leur mouvement.

Ces ouvriers, qui se battaient pour obtenir que leur employeur, un sous-traitant allemand, la société Dashi, verse leurs salaires, «vont recevoir jeudi matin une partie des sommes dues en liquide, et le solde en chèque, ce qui leur permettra de rentrer en Pologne à Noël», a déclaré l'avocat des grévistes, Me Wladyslaw Lis.

Le chantier de construction du tribunal a été remporté par Dumez, qui a fait appel à des sous-traitants, notamment la société Adonis Rénovations à Sciez (Haute-Savoie), qui a elle-même fait appel à Dashi, basée à Düsseldorf.

«Nous avons négocié cette nuit avec des représentants de Dashi et d'Adonis pour déboucher sur cet accord, mais le fait que la presse ait parlé de ce conflit nous a facilité la tâche car les entreprises craignent la mauvaise publicité», a précisé Me Lis. «Dès que les sommes en liquide auront été versées, les ouvriers enlèveront du chantier leur banderole avec la mention ?Nous sommes au palais de justice et nous voulons que justice soit faite - Grève de la faim ? Solidarnosc' et rentreront chez eux avec deux minibus qui ont été affrétés», a affirmé l'avocat. «Nous avons appris que Dashi, qui avait recruté ces Polonais pour poser des cloisons et des faux plafonds, était allée les chercher en car, que le car avait fait une halte d'une demi-journée à Düsseldorf pour immatriculer ces hommes comme artisans, pour leur permettre de travailler en France», a ajouté Me Lis. Selon lui, ces travailleurs ne reviendront pas en France finir le chantier car «cette manoeuvre d'immatriculation comme artisan est très discutable».

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