INFRASTRUCTURE. Après une concertation d'un mois menée par le Préfet de région Michel Cadot, la ministre des Transports Elisabeth Borne a confirmé ce mercredi au Parisien que le projet du CDG Express serait bien maintenu.

Depuis le début du mois de février, la parole ministérielle vis-à-vis du CDG Express était vivement attendue. En décembre dernier, la ministre des Transports a missionné le Préfet de la région Ile-de-France pour piloter une concertation d'un mois auprès des élus locaux, inquiets sur les répercussions de cette future liaison ferroviaire sur le RER B, déjà mal en point.

"Le contrat de concession sera signé dans les prochains jours. C'est indispensable pour pouvoir donner le coup d'envoi des travaux sans perdre de temps. C'est du reste ce que demandent à la fois la région, Ile-de-France Mobilités et les différents acteurs économiques"
, a affirmé Elisabeth Borne dans une interview au Parisien.

 

La veille, une tribune publiée dans les Echos (signée par des acteurs économiques tels que le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ou le président de la CCI Ile-de-France Didier Kling) rappelait le caractère urgent du coup d'envoi des travaux, pour espérer une livraison avant les JO 2024.

 

"Avec le CDG Express, les pouvoirs publics pourront accompagner le développement du tourisme et celui de l'économie, donc l'emploi", estiment les signataires pour qui "toutes les garanties" ont été apportées par les porteurs du projet, Keolis et la RATP.

 

Des impacts sur la circulation du RER B

 

Aux craintes de nuisances sur le RER B, la ministre Borne répond "neutralité" du CDG Express, "à la fois pendant la phrase des travaux et la phase d'exploitation". Un argument que n'entend pas le président du département de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel: "après un simulacre de concertation, on voit que les transports du quotidien ne sont pas la priorité du gouvernement. On privilégie 20.000 hypothétiques usagers aux 900.000 du RER B", a-t-il réagi sur Twitter.

 


 

Plus modérée, la présidente de la Région et d'Ile-de-France Mobilités Valérie Pécresse a prévenu qu'elle serait "très vigilante" sur le calendrier et annonces à venir, se disant "pas convaincue de la capacité de la SNCF Réseau de réaliser le projet CDG Express d'ici à 2024 sans dégrader les conditions de circulation" sur l'axe nord du RER B.

 

Parmi les opposants de la première heure au projet de liaison ferroviaire entre Roissy et Paris, la maire de Mitry-Mory. Dans cette commune de Seine-et-Marne, "les travaux du CDG Express ont débuté dès le lundi 28 janvier", a déploré l'édile face à la presse, quelques jours plus tard. A cela, la ministre Elisabeth Borne a indiqué qu'il s'agissait de "travaux De SNCF Réseau (qui) doivent maintenant clairement s'inscrire dans un contrat de concession", affirmant que l'Etat réfléchirait aux mesures à prendre "pour avoir de meilleures protections phoniques pour la phase d'exploitation".

 

A l'échelle francilienne, le trio Pécresse-Hidalgo-Troussel avaient demandé fin 2018 une suspension des travaux du CDG Express "tant que les garanties techniques et financières permettant de poursuivre l'amélioration des conditions de transport des franciliens n'auront pas été données".

 

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