Le total des ventes devrait atteindre 950 millions d’euros d'ici la fin de l'année 2005. L'Etat relogera alors certaines administrations dans la périphérie de Paris.

Si l'idée de vendre des immeubles ou d'externaliser des fonctions de gestion était "taboue" il y a encore deux ans, aujourd'hui "la tendance est inversée", s'est félicité jeudi Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat au Budget, en présentant ce programme.
D'autant plus que l'Etat a commencé de dresser l'inventaire détaillé de ses biens, sans quoi il ne pouvait entamer véritablement une politique de vente.

Pour l'année 2004, l'Etat devrait finalement encaisser 200 millions d'euros, a affirmé jeudi M. Bussereau. Un montant de 500 millions d'euros de
cessions avait été prévu initialement pour cette année, mais faute "d'avoir la bonne organisation", l'objectif avait ensuite été ramené à 100 millions d'euros pour cette année.
Les mises en vente vont donc s'accélérer dans quelques semaines puisqu'il reste à réaliser pour quelque 850 millions d'euros de cessions en 2005, d'où la nécessité de "passer la vitesse supérieure", a estimé M. Bussereau.

Un premier programme a été présenté jeudi à l'occasion de l'installation officielle de la mission interministérielle chargée de la valorisation du patrimoine immobilier de l'Etat qui pilote l'ensemble des opérations.
Ainsi un immeuble des Douanes dans le 7è arrondissement de Paris devrait être cédé et réimplanté à Montreuil en Seine-Saint-Denis, dans un immeuble neuf acheté par l'Etat.
"Un bel immeuble dans le 7è arrondissement, c'est très chic comme adresse, cela ne veut pas dire pour autant que ce soit très fonctionnel pour y travailler", a lancé M. Bussereau.

Les administrations dont les immeubles seront cédés déménageront dans des locaux que l'Etat achètera ou louera, avec comme seul objectif de réaliser un bénéfice. "Il ne s'agit pas de brader, l'Etat ne fait pas la manche", a souligné M. Bussereau.
A cette occasion, l'Etat pourra aussi regrouper certains de ses services.
Le ministère des Affaires Etrangères, par exemple, souhaite se regrouper sur un seul site, à l'exception du Quai d'Orsay, a fait savoir M. Bussereau.

La recette de chaque vente viendra renflouer les caisses de l'Etat et financera chaque déménagement. Pour faciliter ces cessions, M. Bussereau n'a pas exclu le recours à une expertise privé notamment dans l'hypothèse "d'opérations complexes" comme une cession en bloc.
Et pour pouvoir vendre ses bureaux, l'Etat a dû lever "des verrous juridiques".
Il est maintenant possible de vendre les bureaux occupés et selon des procédures de mise en concurrence ou de gré à gré.

Parallèlement, M. Bussereau a estimé "judicieux" la possibilité de confier la gestion et l'entretien courant d'une partie du patrimoine à un partenaire privé, comme le ministère de la Défense envisage de le faire.
"Il faudrait aussi se poser la question à l'avenir de l'utilité de conserver des logements de fonction dont la plupart (...) sont inoccupés ou hors d'usage, car non entretenus, alors même que des Français n'arrivent pas à se loger", a encore souligné M. Bussereau.
Le chiffre de 950 millions d'euros est un chiffre global qui comprend aussi les cessions de terrains de la SNCF, de la RATP ou de Réseau Ferré de France destinés à la construction de logements.

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