Vols, larcins, rackets de métaux et d’engins... Les chantiers du BTP sont la cible de nombreuses malveillances depuis plusieurs années. La FFB, qui vient de sortir une étude à ce sujet, évalue même le coût économique et les effets collatéraux de ce phénomène entre un et deux milliards d’euros par an. Retour sur les principaux chiffres du rapport.

«Nos entreprises en ont ras-le-bol de voir leurs chantiers se faire piller, générant retards d’exécution et coûts financiers insupportables !», Christian Baffy, président de la FFB ne mâche pas ses mots pour qualifier la situation dans laquelle se retrouvent de nombreuses entreprises du BTP à cause de vols d’engins et de métaux sur les chantiers.

C’est donc pour lutter le plus efficacement possible contre ce fléau que la FFB a lancé une enquête «pour que les choses changent», souligne Christian Baffy dans un communiqué. Résultat de l’enquête : une entreprise sur deux a été victime d’au moins un vol significatif entraînant un préjudice supérieur à 10.000 euros au cours des dix derniers mois. Et aucun secteur du bâtiment ne semble épargné. Maçons, couvreurs, plombiers, électriciens et chauffagistes se sentent concernés par le problème. Sur 3.000 entreprises interrogées, 77 % signalent avoir été victimes d'un ou plusieurs larcins en 2007. Parmi les objets dérobés, on trouve de l’outillage, des matériaux et des métaux. Une des explications de ce phénomène est l’envolée des cours du cuivre.

1 à 2 milliards de perte
Selon la FFB, les dégâts économiques de ces vols et leurs effets collatéraux coûteraient entre 1 et 2 milliards d’euros par an. Toutefois, tous les départements ne sont pas touchés par ce phénomène, du coup, «si l’on extrapole le chiffre à simplement 50 départements français, on arrive à 1,5 milliard d’euros, soit environ 1% du chiffre d’affaires de la branche». Pour exemple, la FFB a chiffré la perte financière que génère un vol de câble de grue. Le coût pour l’entreprise atteint 15 à 20.000 euros en comptant les jours d’arrêts du chantier, la remise en fonctionnement de l’engin, le coût direct de remplacement du câble et la prise de retard du chantier. Quant à la recette pour les malfaiteurs, elle s’élève à seulement 600 euros.

Un fléau à l’échelle européenne
A noter que ce constat n’est pas seulement national puisque les entreprises européennes sont également confrontées à ce problème. En effet, l’ECED (European confédération of equipement distributor), la confédération européenne des distributeurs d’équipements de chantier, estime le coût des vols d’engins de chantier (hors vols de métaux et de matériels divers) à environ 7 milliards d’euros. Afin de trouver des parades contre ces vols récurrents, la FFB mobilise tous les acteurs le 7 février pour une conférence sur le thème «Stop au pillage des chantiers du BTP».


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Découvrez le dispositif mis en place dans les Bouches-du-Rhône pour lutter contre le pillage, à travers l'interview du président de la FBTP13

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